Les rares associations culturelles nées après 1988 qui se sont toutes tues depuis longtemps, n’ont fait parler d’elles qu’à de rares occasions, telles les 20-Avril, 1er-Novembre, 20-Août. De pratiques et d’activités culturelles régulières point. Et pourtant, tout prédisposait cette commune à œuvrer dans la vulgarisation et l’éducation culturelle. Les moyens humains et matériels existent. Un important potentiel humain aux multiples dons artistiques, un important centre culturel qui ne demande qu’à être exploité, une jeunesse avide de la pratique culturelle prête à se mobiliser. Enfin rien ne manque sauf l’étincelle qui peut allumer ce grand brasier culturel latent. L’APC avec les travaux de rénovation qu’elle va engager sous peu au centre culturel va-t-elle servir de déclic à ce « printemps culturel » que toute la jeunesse appelle de son vœu ? Pour Meksem Laâziz, secrétaire général de la commune, le centre culturel peut aider énormément au renouveau culturel dans la région. « Je pense qu’on lui offrant un lieu où elle peut exercer librement ses activités, la jeunesse peut faire beaucoup de choses. Enfin pour ma part, je ne ménagerai aucun effort pour venir en aide dans le cadre des moyens dont nous disposons, à toutes les associations qui veulent activer », nous affirme-t-il. C’est vrai dans les années de braise, où le terrorisme sévissait et où le centre culturel était occupé par la garde communale, plusieurs étaient ceux qui expliquaient l’absence de pratique culturelle dans la commune par le squat de ce centre culturel, mais cet argument est vite battu en brèche une fois que le centre est libéré. Plusieurs mois après sa libération, il ne sert que de salle à une école enfantine de kung fu. Aucune association ne s’est manifestée pour y organiser ses activités, hormis l’association sportive et culturelle Tifra qui a célébré le 20-Août une parenthèse, d’ailleurs vite refermée. La jeunesse tifraouie qui a remis ses jours-ci au goût du jour, le problème culturel dans la commune ne fait pratiquement rien pour faire bouger les choses. Rien qu’à regarder le cheminement des associations, on peut se renseigner sur l’état de démobilisation générale et la fuite devant les responsabilités.En matière de projets, il y a à manger et à boire, des projets qui naissent dans les cerveaux enflammés des jeunes, tel groupe de jeunes veut écrire l’histoire de leur village, d’autres monter une troupe théâtrale, d’autres encore ouvrir une bibliothèque. De généreux projets qui ne restent malheureusement, éternellement que des projets. « Entre dire et faire, il y un monde », dit-on très justement.Les réunions que tiennent ces jours-ci, certaines associations de la commune seront-elles les prémices à un éveil culturel ? En tout cas, c’est le souhait de toute une population qui a longtemps souffert du désert culturel.
Boualem B.
