Un site à promouvoir

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Ce sont guère les stations de charme qui manquent à Dellys, mais la promotion de tels sites qui se révèlent comme des coins de rêve n’est pas encore, hélas, à l’ordre du jour.A 55 km de l’est de Boumerdès, la baie des Salines dont une partie dépend de Dellys et l’autre de la municipalité d’Afir a connu cet été un rush d’estivants à nul autre pareil depuis plus d’une décennie.Reconvertis pour cette saison estivale en centres de colonies, de nombreux collèges ont accueillis des ribambelles d’enfants de l’Algérie profonde. Venues de différentes wilayas, des centaines d’autres familles y ont également séjourné dans ce village côtier. Leur impression : la contrée est choisie pour son hospitalité et surtout sa “horma”. Terme dialectal signifiant le respect des mœurs sans aucun relent intégriste.En filigrane, on apprend que l’endroit a presque définitivement renoué avec la sécurité, finie cette période où les policiers ne sortent qu’en grand nombre en patrouille dans les bas fonds de l’antique rusucurus.Mais les riverain, qui prennent acte de ce regain d’intérêt pour leur littoral, déplorent à juste titre la passivité des pouvoirs publics en matière de développement touristique. “Ne serait-il pas préférable que vous filmiez ce site qui se clochardise dans une indifférence totale ?” nous interpelle un jeune homme.Une décharge sauvage enlaidit la plage des Salines. La foule d’estivants qui nous entourait hier, lors de notre virée, nous montre deux autres,amoncellements de déchets à proximité d’une gargote et d’un café. Moult fois sollicités, a-t-on signalé, les services de voirie auraient refusé de nettoyer ces lieux. “On s’en remet à Dieu”, lance un vieil homme en se frottant les pieds dans l’eau de mer. Le vieil homme rappelle brièvement “c’est cette année où les plages de Dellys et Takdempt étaient un vrai pôle d’attraction touristique”.Des tas d’ordures, sachet en plastique tessons de bouteilles de bière, jonchent aussi les abords du tronçon de route avoisinant s’étendant du lieudit Guinguette à Oued Oubai, limite d’Afir. le tiers de cet axe n’est pas encore bitumé. Le reste est en mauvais état, parsemé de nids de poules.Juste en face de la grande bleue, un site de chalets ne disposant d’aucun plan d’évacuation des eaux usées. Les égouts se déversent donc directement dans la mer. “Mais voyez donc aussi cette plage, maintenant dépourvue de son sable”, fulmine-t-on encore. Le pillage de cette matière, comme à Oued Sebaou, se pratique au vu et au su de tout le monde, alors qu’en haut lieu on parle tout le temps de protection de l’environnement.Il va sans dire que ces bicoques implantées ici à la hâte, après le séisme de 2003, portent atteinte à l’esthétique de ce site.Celui-ci manque cruellement de commodités, pars d’éclairage, mais à part trois lampes installées par le gargotier du coin. Sanitaires non nettoyées par les services concernés. Par respect au lecteur, nous éviterons nécessairement la description de l’état de ces toilettes dont l’une, pour le sexe féminin. Pas l’ombre d’une installation d’AEP. Cette partie du littoral de Boumerdès, jadis claire et douce, est-elle irrémédiablement tombée en désuétude ?

Salim Haddou

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