Djernine Boualem, un sculpteur qui monte

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Les coups de cutter sur des morceaux de bois blanc donnent corps à ses angoisses et à ses espoirs. Ainsi, il s’exprime avec un couteau bien aiguisé et du bois facile à tailler comme d’autres utilisent le stylo et le papier. Ce jeune sculpteur qui monte, s’appele Djernine Boualem, il réside à Ouzellaguène où il est né il y a 31 ans.Chômeur, sans moyens matériels, c’est à la maison qu’il réalise ses œuvres. Il rêve d’avoir un atelier propre à lui pour se consacrer entièrement à son art.Commentant une de ses œuvres intitulée Loin qui est en fait un morceau de bois sculpté de 10 sur 20 cm, représentant une tête humaine, vue à la fois de face et de dos, qui fascine l’observateur par l’effroi même qu’elle dégage. Cette œuvre, il dit qu’il l’a appelée ainsi parce que tout est loin de lui : le travail, le logement et le mariage, quant au départ à l’étranger, il laisse entendre qu’il est tellement loin qu’il n’a même pas en rêver. La deuxième œuvre intitulée Trahison représente les deux doigts de la victime mais coupés à la hauteur des troisièmes phalanges et dégoulinants de sang. Par les yeux de l’artiste, ce morceau de bois travaillé, exprime la demi-victoire obtenue lors des événements du Printemps noir. A noter que Djernine Boualem a commencé à sculpter en 1996 alors qu’il effectuait son service national à Mostaganem. Après une longue et douloureuse traversée du désert, le voilà qui s’est remis à l’ouvrage sur les conseils de ses amis.

B. Mouhoub

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