Face à la misère de l’eau, de la route et du transport

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Alors que les routes communales ont connu ces dernières années des progrès sociaux, Mizrana, une région ancrée dans l’histoire et une commune née du dernier découpage administratif se noie toujours dans le recul et le sous-développement.La liste des maux est longue. Les citoyens de cette localité “ont réussi à s’adapter” à la misère qu’ils vivent depuis des années, ayant pour cause dans la plupart des cas, la passivité des responsables de la commune. Ironie du sort ! C’est la même équipe qui a eu à fermer l’APC pendant 34 jours en 2001 qui se retrouve de nos jours aux commandes. Les revendications exprimées en ce temps-là sont toujours d’actualité : ces derniers n’ont pas réussi jusqu’à présent à faire changer le quotidien des habitants de la commune. Pire, encore, pour calmer et bercer toute initiative de revendication, on fait circuler des rumeurs où l’on use de subterfuges quant au lancement imminent de nouveaux projets de développement.L’opposition politique de cette commune est elle aussi plongée dans la léthargie. Elle ne réagit pas et elle ne dénonce pas ce blocage et cette hibernation où l’on a fait plonger la commune. L’on se contente de la politique folklorique qui consiste à évoquer le mal de la commune dans les cafés sans pouvoir dégager une quelconque dynamique en vue d’ébranler les choses vers le changement. A Mizrana, la route du chef-lieu reste impraticable. Les passagers des villages limitrophes qui la prenaient auparavant, la font à présent en faisant des détours. Il n’y a que ceux qui n’ont pas le “choix” qui empruntent cette misérable route semblable à un oued. On fait croire aux citoyens que cette route sera revêtue en béton butimineux une fois que les travaux de réalisation d’une conduite AEP seront achevés. En réalité, il n’y a aucune inscription quant au revêtement de cette route. Quant au réseau d’AEP, il ne sera réalisé que partiellement. Ce dernier ne réglera certainement pas le problème de la commune en eau. Cela sans omettre de dire que le lancement de ce projet tarde à se faire. La misère de l’eau touche la totalité des citoyens du chef-lieu et les autres villages de la commune. Devant cette crise persistante, on recourt, pour ceux qui ont les moyens, à la réalisation de puits. D’ailleurs, une équipe spécialisée dans ce domaine a été formée au village et d’autres, venues d’ailleurs, ont atterri dans cette localité où la demande pour la réalisation de puits est importante.Parmi les conséquences du sous-développement de la commune, on a eu affaire à la naissante crise de transport. Il y a quelques années, Aït Saïd, le chef-lieu de la commune, était l’une des localités les mieux servies de la commune. Depuis que la route est devenue impraticable, les transporteurs la fuient ou cessent carrément leurs activités, vu qu’ils n’arrivent plus à trouver leur compte. Chaque matin et chaque soir, les habitants de ces villages errent et se bousculent devant les fourgons pour trouver une place. Mizrana est une couronne qui a payé de lourds tributs à travers l’histoire. Que ce soit durant la guerre de Libération ou l’avènement du terrorisme, la localité s’est toujours trouvée à l’avant-garde des luttes et des sacrifices, mais quand on arrive au développement et la prise en charge des doléances des citoyens, la localité se trouve lésée et délaissée. “Les batailles se font à Mizrana, la récolte se fait ailleurs. Dès que le pays est en danger, on nous fait appel. Nous sommes toujours choisis pour prendre les armes et nous sacrifier mais, dès qu’il s’agit du développement, on nous oublie et l’on nous laisse tomber”, nous a déclaré avec regret un sexagénaire de cette commune.

Mourad Hammani

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