En ce 18 avril, jour de commémoration qui s’annonce en grande pompe en Kabylie, le chef du gouvernement tient par sa présence, avec une forte délégation, à se faire même accompagner par des délégués du Mouvement citoyen pour se recueillir sur les lieux, au village Agouni Arous à Béni Douala. D’ailleurs, d’intenses préparatifs sont réalisés pour la réussite de cet événement, qui revêt une importance capitale aux plans protocolaire et politique. Deux émissaires chargés de veiller à ce que ce déplacement se déroule dans de bonnes conditions se sont dépêchés, un jour avant, pour prendre le pouls de la région, en cette semaine d’effervescence en matière d’activités pour le double anniversaire que la Kabyle commémore chaque année. Ces deux émissaires étaient hier pendant toute la journée dans le bureau du wali, qui, lui aussi, est impliqué pour assurer la réussite de cette inédite visite. Ouyahia vient, par son déplacement, signer la cassure d’un tabou, dès lors que jamais un officiel ou une personnalité politique du pouvoir n’a accompagné les commémorations qui se tiennent en Kabylie. Cette sortie de Ahmed Ouyahia scelle définitivement sa relation avec le Mouvement citoyen, dont le dialogue tenu entre les deux parties avance à pas de géants et suscite espoir et quiétude dans la région. Non seulement l’administration au niveau de la wilaya se déploie pêle-mêle pour l’événement, mais aussi les délégués du Mouvement citoyen s’évertuent à faire de la journée d’aujourd’hui une victoire de la paix, de la réconciliation, mais aussi un signal pour les mémoires afin de ne pas sombrer dans l’amnésie sur ce qui s’est produit en Kabylie. De toute évidence, la marche vers la stabilité, la sérénité, la prise en charge des questions vitales des populations locales en quête d’un cadre de vie meilleur semble prendre des allures encourageantes. La Kabylie, qui a eu à payer un lourd tribut, ne peut se targuer de la politique de l’isolement et du chaos. S’inscrire dans la dynamique de développement est le souhait ressassé par l’ensemble des acteurs qui interviennent sur le terrain et, de manière un peu plus appuyée, par les bataillons de jeunes de la région qui cherchent à se soustraire à l’oisiveté, à l’exclusion, à la marginalisation. Tout cela ne peut se réaliser si la Kabylie reste hermétique avec le refus têtu de s’ouvrir.A ce titre, la visite du chef du gouvernement à Tizi Ouzou aujourd’hui dans l’ambiance où se trouve la région en ce mois d’avril constitue un message clair et plein de signification dont les projections auront un effet sur les chapitres économique, social, politique et culturel. Les accords signés avec les archs consacreront une relance économique à même de faire de la région un pôle attractif aux investisseurs, avec la certitude de créer des richesses et de procurer du travail aux populations locales.Ahmed Ouyahia, enfant de la région, peut, certes, ne pas plaire par son déplacement à Tizi Ouzou à tous ceux qui militent pour le pourrissement dans la région. Conscient et armé d’un courage politique raisonnable, sa visite relancera à coup sûr la confiance, autorisera l’espoir chez tous les citoyens et rendra le crédit à l’Etat algérien qui ne peut exister sans la Kabylie, et la Kabylie ne peut l’être sans l’Algérie.Ouyahia est attendu aux limites du territoire de la wilaya ce matin à 7h 30 pour prendre la direction de Béni Douala et assister à la commémoration à 10h.Il est attendu, pour la circonstance, la présence de milliers de personnes qui feront le déplacement à partir de toutes les régions du pays pour se recueillir sur la tombe de Massinissa Guermah en ce 4e anniversaire de son assassinat un 18 avril 2001.
Khaled Zahem