Samuel Aranda raconte les  »Traversées de l’enfer » des migrants africains

Partager

l Samuel Aranda, photographe espagnol de 27 ans de l’Agence France-Presse (AFP), a suivi les émigrants africains qui fuient leur pays pour tenter de gagner l’Europe en passant par les îles Canaries, et expose son travail « Traversées de l’enfer » au 18e Visa pour l’image à Perpignan.En 2004, après avoir collaboré notamment au quotidien catalan El Periodico de Catalunya, Aranda rejoint l’AFP où il est chargé de couvrir les Canaries. Depuis mars 2006, il est rattaché au bureau de Jérusalem.Les images exposées au Festival international du photojournalisme montrent dans sa détresse cette immigration au quotidien. Là, une toute jeune femme tenant un bébé apeuré est assise au côté de compagnons d’infortune.Sur une autre, un homme gît sur le rivage, au terme d’une traversée éprouvante. Ou bien on voit deux bras menottés qui se tendent par une fenêtre.Il y a également cette image où l’on voit à Fuerteventura, une île des Canaries, des touristes en short et maillot de bain, derrière un grillage, observer, plus bas, des clandestins maliens qui ont été arrêtés.Samuel Aranda explique qu’il n’éprouve vis-à-vis d’eux « pas de la compassion, mais de l’admiration » : « Nous avons à apprendre d’eux. Ils n’ont rien et s’ils ont un litre d’eau, ils vous le proposent ».Repoussés des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Nord du Maroc, les émigrants sub-sahariens tentent maintenant de gagner l’archipel espagnol des Canaries à partir du littoral. Le photographe souligne que 10.000 jeunes Africains ont ainsi débarqué dans l’archipel depuis le début de l’année 2006.La traversée par mer de l’Afrique aux Canaries peut atteindre 1.000 km, et poursuit-il, « 1.200 à 1.300 personnes ont déjà perdu la vie en mer en essayant d’atteindre les Canaries ». Sur une image, deux Africains marchent. Samuel Aranda explique que « ce sont des frères qui ont mis deux ans pour traverser à pied le continent depuis la Somalie ».Aranda a gardé contact avec certains migrants qui ont pu atteindre l’Espagne ou la France. Vivant très précairement, dit-il, « la plupart souhaitent revenir ».

Partager