Réseau d’assainissement et réseau routier

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Ces derniers jours, les tranchées se sont enfilées les unes aux autres le long du chemin de wilaya qui quitte Mekla vers Djemaâ Saharidj, toutes béantes, attendant patiemment les buses qui se font désirer. Selon les travailleurs, ce retard serait dû aux difficultés d’approvisionnement en buses de deux mètres, obligeant l’entrepreneur à les remplacer par celles d’un mètre, ceci demandant plus de travail et engendrant du retard. Et à vouloir trop bien faire, désirant à tout prix achever leur travail dans les temps impartis, les travailleurs continuent de placer leurs buses puis de les recouvrir de terre dans un bruit fracassant de bulldozers ne s’occupant du réseau routier que lorsque la chaîne se sera étalée de part et d’autre, les voitures, camions, tracteurs et fourgons s’imbriquant les uns à côté ou derrière les autres, dans une même file ou dans une file secondaire et parfois même dans les fossés.Et les files s’allongent et la patience est mise à rude épreuve, certains conducteurs — trop impatients ou aventuristes ? — s’ingénuent à se faufiler entre les voitures à l’attente, provoquant des embouteillage dont il devient impossible de démêler l’écheveau mais où l’ingéniosité des “quatre Charlot” serait bien utile pour libérer le passage aux uns et aux autres, sans oublier les plus pressés ! Ne faudrait-il pas penser à charger au moins un ouvrier de libérer le réseau routier à chaque fois que cela s’avérerait nécessaire, tandis que les bulldozers et les camions continueraient leur roulement et leur activité. D’autant plus que ce retard s’avère préjudiciable pour le lancement des travaux de revêtement de cette même route, le goudron étant sur toutes les lèvres, dans toutes les pensées et dans tous les espoirs. Pendant ce temps, les nuages de poussière continuent de s’élever au grand dam des asthmatiques de passage. Une chose est sûre : les parturientes n’ont aucun intérêt à se retrouver dans ces embouteillages, leur enfant risquant fort de voir le jour en plein chantier sur les bancs d’un fourgon ou sur le siège de la voiture ou de l’ambulance dont les gyrophares seraient bien inutiles. Le tintamarre et la poussière seraient les premiers à lui tendre les bras et l’accueillir dans le monde du… travail et de la sueur.

Sofiane Mecherri

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