La vie au ralenti

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Comme tous les ans, les horaires de travail ont été adaptés au Ramadhan : comme c’est le mois où on mange beaucoup et on se couche tard, il faut se rendre au travail un peu plus tard… 9 h au lieu de 8 h, disent les textes officiels du ministère du Travail. Mais pour certains, pour beaucoup, 9 h c’est encore trop tôt. Allez à la poste, à la mairie, dans d’autres administration, si beaucoup ouvrent effectivement dès neuf h, le personnel n’est pas toujours là pour accueillir et servir les citoyens. “Mazal lhal, c’est encore tôt, revenez plus tard !’’ Les commerces privés, qui ne dépendent pas, eux, de l’Etat, qui promulgue des lois contraignantes, se mettent, eux aussi, de la partie. Le laitier n’est pas encore ouvert à 8 h, alors que d’habitude il commence à travailler à 6 h, et, parfois même avant : c’est que le lait s’achète de bon matin, quand il est frais. Même rideau baissé chez le boulanger : ‘’Mazal aghrum, le pain ne sera pas prêt !’’ Si au moins il disait à quelle heure il sera prêt : ‘’Revenez plus tard !’’ Et ne lui dites pas surtout, à votre boulanger, que vous travaillez, et que vous n’allez pas attendre toute la journée ! C’est que, comme beaucoup de commerçants, il est très irascible en cette période de jeûne : ‘’Ba’âd fell-as, yuz’am, éloigne-toi de lui, il jeûne !’’ Même les marchands de journaux ouvrent tard : tant pis pour les lecteurs friands de nouvelles matinales fraîches. La vie, le pays tout entier va vivre au ralenti, pendant un mois !

S. Aït Larba

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