La Direction du commerce résignée

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Invité lundi du “Forum” de la Radio-Soummam, le directeur du commerce de la wilaya de Béjaïa, M. Hamiche, a estimé que les augmentations des prix qui caractérisent ce début de Ramadhan sont tout simplement à imputer à la loi de l’offre et de la demande.Son explication de cette soudaine flambée des prix des produits de consommation s’avère donc moins complexe que celle du ministre de tutelle qui, la veille, avait stigmatisé le caractère “injustifiable” de cette situation due à l’insuffisance d’infrastructures commerciales (marchés de gros notamment) et à la nuisance des spéculateurs et intermédiaires qui y trouvent leur compte. Ces griefs du ministre de tutelle lui ayant été rappelés, le responsable de la Direction du commerce a reconnu le préjudice causé par l’inadéquation du marché de gros de la ville de Béjaïa, “non conforme aux normes requises par ce type d’infrastructures”, prévu pour être délocalisé et mis à niveau, une perspective qui demeure toutefois à l’état d’étude, a-t-il avoué. Outre ce handicap, M. Hamiche a reconnu la nuisance due au marché informel dans la perversion que subit la concurrence des prix, assurant que le phénomène “est inscrit comme priorité” dans la mission de son administration au plan de la répression des fraudes, ce qui ne l’a pas empêché de stigmatiser, à ce sujet, “les habitudes de consommation” de citoyens qui “préfèrent” “s’adonner” à ce type de commerçants plutôt qu’à ceux activant dans la légalité.Le directeur du commerce de la wilaya de Béjaïa fait l’aveu concernant le phénomène de l’informel qu’on “ne parvient toujours pas à réglementer le marché”, expliquant cette impuissance par le fait que les “techniques de fraudes progressent plus vite que les moyens et les techniques” nécessaires à la lutte contre cette réalité.Il n’empêche que son secteur prévoit le recrutement en 3 ans de quelques 500 agents de répression des fraudes et qui auraient bénéficié d’une formation poussée à même de leur permettre de contrarier les fraudeurs de tout acabit. Quatre chiffres communiqués par l’invité du “Forum de la Radio-Soummam” : un nombre de 60 agents de contrôle que compte la wilaya, activant par brigade de 2 et soutenus dans leur mission par un ensemble d’acteurs institutionnels locaux. Le directeur du commerce a par ailleurs fait lecture du bilan de son secteur en matière d’interventions depuis janvier dernier à ce jour. Sur les 11 766 interventions effectuées par ses services anti-fraudes, 2 101 infractions ont été constatées, 1 715 P.V établis, un nombre de 130 fermetures de locaux commerciaux et des opérations de saisies de certains produits (laits et viandes notamment) dont le montant avoisinait les 17 milliards de centimes. S’agissant de la question de conversion d’activités commerciales auxquelles s’adonnent nombre de commerçants chaque Ramadhan, le directeur du commerce assure que cette pratique est interdite et que ces derniers n’y sont pas autorisés en principe. Toutefois, “n’étant qu’aux premiers jours du mois, nous ne pouvons encore évaluer le problème mais nous nous y attellerons et sanctionnerons”, a-t-il promis.

Hakim O.

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