Poursuivant son opposition farouche à la réalisation d’une déviation sur le CW11, qui devait mener vers l’actuel unité de production de l’eau minérale en construction (CEVITAL Emag), le comité de village d’Agouni Gueghrane vient d’établir un PV de constat relatif à la détérioration, par CEVITAL, de trois parcelles de terrains appartenant à des particuliers, ce qui a enclavé complètement un hameau, une option que nous a confirmé le trésorier dudit comité. Ce dernier a souligné l’immensité des dégâts occasionnés par les services d’Issad Rebrab lors des travaux effectué ; le comité d’Agouni Gueghrane va même très loin en accusant ouvertement le “chargé de mission de CEVITAL” (le responsable du projet) “d’escroquerie”. En effet, dans un rapport adressé par ledit comité au P-DG de CEVITAL et daté du 22 août dernier (une copie nous a été transmise), il est publiquement reproché au chef de projet CEVITAL Emag (cité nommément) “d’avoir imposé à un handicapé de signer une facture gonflée. Le comité d’Agouni Gueghrane écrit dans son rapport : “Par ailleurs, un riverain handicapé a déclaré en assemblée générale des citoyens que M. Boumali Salah lui a imposé de signer une facture de 570 000,00 DA pour son terrassement qui lui revenait à 135 000 DA. Nous considérons que cet acte d’escroquerie n’est pas le premier, sans citer d’autres chantages”, lit-on sur le document. Cependant, au milieu de cette opposition féroce, le comité d’Agouni Gueghrane n’omet pas de préciser et souligner “son soutien indéfectible” au P-DG de Cevital pour “l’implantation de l’EMAG”. Dans ce sillage, M. Bedek, membre dudit comité dit être “prêt à contribuer au règlement des oppositions à condition de limoger le chargé de mission”, un limogeage qui ne saurait tarder, selon certains membres de ce comité. Il faut dire que le seul problème de fond qui demeure est indubitablement le dossier des indemnisations pour les riverains. “C’est une question de principe, nous voulons des indemnisations selon les prix du marché, on nous propose des sommes modiques. C’est inconcevable”, nous dit Ahmed, dont la parcelle de terrain a été touchée par le passage d’une piste (passage vers l’unité EMAG). Les riverains, dont la majorité est constituée par des vieux du village Agouni Gueghrane, disent ne plus croire les promesses du chargé de mission CEVITAL. C’est d’ailleurs la raison qui fait que pas moins de dix cas sont actuellement en justice. “C’est elle qui tranchera”, disent-ils. Les citoyens (riverains) espèrent en tout cas que Cevital ne fera pas appel à la force publique car pour eux “la constitution garantie le droit à la prospérité”. L’un d’eux, M. Bekri,déclare qu’il a été floué. “J’ai mis à la disposition de CEVITAL foyer et terrain gracieusement ; on m’a promis cent millions de matériaux de construction. Hélas ! ce n’était que promesse”, dit-il. Cela dit, le conflit qui oppose CEVITAL à certains riverains risque de connaître d’autres rebondissements surtout si la machine de la justice est enclenchée. On annonce déjà des peines en sursis à l’encontre d’un citoyen d’Agouni Gueghrane pour “insulte et menace envers le chef de projet CEVITAL-EMAG”. Ce dernier assure que ce n’est que le début…
A. Z.
