l Etre bien, ou se sentir bien dans sa peau, dans son sang, dans sa tête, et dans son âme, c’est ce noble sentiment de sérénité, d’objectivité, et surtout de sécurité, c’est cette simple sensation de savoir ce que l’on veut faire, ce que l’on veut dire, ce que l’on désire. Etre bien c’est distinguer le bien du mal ou l’inverse, ce qui est nécessaire pour nous, sans autant créer de malaises ou d’ennuis aux autres. Mais être bien, superbement bien, être même en extase n’exclut pas que l’on déprime de temps à autres, que l’on se perde dans cet immense vide créé dans notre cerveau, que l’on ne se reconnaîsse plus, qu’on fabule, qu’on dérange, qu’on ébranle nos proches, qu’on embête les autres.
Etre bien, satisfait ou même comblé, ne veut pas dire que les doutes, les contradictions, les conflits avec soi ne sont pas là, présents en nous, ça ne veut pas dire que tout va à merveille et que l’on est aux anges.
Au contraire, tout est là. Les conflits, les contradictions, les malaises, la jalousie, la superstition, l’incertitude, l’inquiétude, la mauvaise humeur, la perte du bon raisonnement, simplement on est capable de nous prendre en charge, de nous débrouiller dans tout ce que nous entreprenons, et surtout surmonter tout ce qui nous importune, ce qui nous tracasse, nous fracasse, on est prêts à surmonter des montagnes de difficultés, à dépasser l’indépassable et surtout trouver un accès pour le chemin que les autres trouvent inaccessible.
Etre bien, c’est être branché avec la réalité quotidienne, avoir une maîtrise totale de son comportement, avoir les pieds sur terre, posséder cette sagesse qui nous apaise quand on en a grand besoin, être bien c’est tout simplement s’entendre avec l’autre partie de soi même, lui apprendre à ne pas être exigeante et même à être très obéissante. Mais en fait, être bien, c’est juste ne pas être mal.
Farroudja Metref