Mis à part quelques signes extérieurs qui échappent à tout contrôle mais que ne peut déceler qu’un œil averti, l’absence de tout autre moyen de sondage crédible fait qu’en Kabylie il est pratiquement impossible d’avancer un quelconque taux de pauvreté que les kabyle cachent comme une honte et s’interdise de l’afficher en public, préférant continuer à serrer davantage la ceinture que d’aller quémander une quelconque aide de qui que se soit, et ce pour garder à leur fierté de montagnards. Pourtant, elle fait rage parmi ces populations la misère qui frôle dans bien des cas la famine.
Il n’y a qu’à faire une tournée au niveau des marchés de la région de M’chedallah pour constater que les étales qui, jadis, enregistraient une grande influence en cette période du Ramadhan, au point où se produisaient des bousculades au niveau des boucheries, merceries et autres vendeurs de zlabia et kalblouze, sont aujourd’hui presque complètement délaissés.
Cette année, c’est à peine si l’un de ces marchands arrive à écouler le tiers de sa marchandise tellement les clients se font rares. On nous raconte, en Kabylie, que plus de la moitié de la classe ouvrière est en chômage, un phénomène aggravé par le système du recrutement dans le cadre du filet social et emploi de jeunes qui n’est autre qu’une exploitation pure et simple de ces jeunes qu’on fait traîner du matin au soir pour un salaire qui ne fait même pas “l’argent de poche”, des salaires de misère qui n’ont connu aucune augmentation depuis la mise en place de ce système.
Omar Soualah