Vers la réhabilitation de la zaouia de Sidi Abderrahmane

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Région d’histoire et de résistance contemporaine, la localité de Baâli dans les aârch d’Ath Smaïl dans la commune de Bounouh peut toujours rester fière. Peut être que Baâli n’aurait pas cet orgueil si elle n’avait pas enfanté un grand savant qui avait initié la construction de son école, certes coranique, mais qui au fil des siècles avait été le lieu de prédilection pour tous ceux qui venaient acquérir un savoir en fiqh. Longtemps, ce temple du savoir avait servi de courroie de transmission de toutes les sciences. Des quatre coins du pays arrivaient des milliers de disciples. Aujourd’hui, ce lieu saint où demeure toujours témoin du leg fait par le grand imam Sidi Abderhamane, une zaouia, où tout fanatisme avait été béni.Ce lieu où s’étaient succédés des marabouts empreints de religion avait été interdit durant toutes les années de la décennie rouge. Les nouveaux maîtres des lieux ont alors, dicté leur loi à Sidi Abderrahmane. Pendant la fête du Mawlid, nous nous sommes rendus à cette zaouia. Grand fut notre étonnement lorsque notre guide nous fit visiter ce lieu. La zaouia n’a rien perdu de son charme. Le tombeau du cheikh est toujours là. Même si les salles et les dortoirs semblent être abandonnés, il demeure que l’activité a pu être lancée. Les citoyens d’Ath Smaïl par le biais du comité de village, s’apprêtent à réhabiliter la zaouia de Sidi Abderrahmane. “C’est un lieu où est dispensé le savoir. Il faudra qu’il retrouve au moins sa forme, tout, pour qu’il redevienne ce qu’il était”, nous a expliqué, par ailleurs, notre guide. Au cours de notre visite, nous avons pu avoir la biographique de ce saint toujours vénéré par les citoyens qui prient toujours par sa baraka en s’adressant et en évoquant toujours sa spiritualité. Notre première remarque à la lecture de cet arbre généalogique fut de relever que Sidi Abderrahmane avait un lien avec la famille du prophète Mohamed (QSSSL), notamment Fatima El Zahra. Pour en savoir plus sur ce savant et religieux, nous reproduisons la vie. Cheikh Sidi Mohamed Ben Abderrahmane Ben Ahmed Ben Youcef Ben Ali Kacem Ben Ali Ben Ibrahim Ben Abderrahmane Ben Ahmed Ben El Hussein Ben Talha Ben Djaâfar Essedik Ben Mohamed appelé Abdellah Ben Hamza Ben Idris Ben Abdallah Ben Mohamed Ben El Hussein Ben Fatima El Zahra, fille du Prophète. Juste à côté, sont citées la population Ismatli et d’El Izhari dans la tribu El Guestouli dans la région des zouaoui. C’était ainsi qu’il se faisait connaître. Sidi Mohamed Ben Abderrahmane est né aux environs de 1715 correspondant au 1130 dans le village de Baâli, commune de Bounouh. Il commença ses études à la zaouia du cheikh Essedik Ouarab N’ath Irathen, avant de se déplacer à Alger pour faire son périple jusqu’à l’université d’El Azhar Echarif en Egypte où il passa plus d’un quart de siècle à apprendre la chariaâ islamique et toutes les autres sciences de l’époque. Il disait “J’ai appris le fiqh et sa science du grand cheikh Ali Ben Ahmed Esseddik El Adaoui.Quant à la science de vérité qui est une branche de méthode d’El Khaloutia, je ai acquise chez le cheikh Mohamed Ben Salem El Hafnaoui”. Tout au long de sa scolarité au Caire, il fut remarqué par El Hafnaoui. Le voyant bien éduqué, son maître l’envoya au Soudan lui confiant pour mission, l’invitation des gens au droit chemin en leur enseignant le coran et la sunna. Une fois accompli ce devoir avec succès, son cheikh lui demanda de nouveau de revenir en Egypte où il fut récompensé par ses prières. En 1769, El Hafnaoui lui ordonna de rentrer en Algérie. En arrivant sur la terre de ses ancêtres, il s’installa à Ath Smaïl où il consentit d’énormes sacrifices pour édifier cette zaouia. Maîtrisant avec brio la méthode El Khaloutia, beaucoup de gens venaient apprendre ce savoir chez lui. Sachant que son savoir intéressait de nombreuses personnes, il décida de s’installer à El Hama (Alger) où il édifia la Zaouia. La conquête de la capitale lui donna une grande renommée. Il donna de nombreux conseils à tout ceux qu’il recevait afin de se comporter modestement devant Dieu et de s’éloigner. Alors, il leur recommandait : “suivez le coran et la sunna. C’est le chemin qui mène vers Dieu”.Avant de rendre l’âme en 1793 à l’âge de 80 ans, Sidi Mohamed Ben Abderrahmane avait largement diffusé sa méthode qu’il qualifiait de la vraie religion. Par la suite, celle-ci avait été adoptée par des illustres théologiens de renommée incontestable à l’image de Cheikh Abderahmane Edrissi, Cheikh Achour, Cheikh Mohamed Abou El Kacem et bien d’autres… Les habitants de Bounouh auront tout l’honneur de réhabiliter une école coranique fondée par l’un des illustres savants en théologie du 18e siècle. A entendre toutes les personnes, l’interdiction de ce lieu par des fanatiques en religion a plongé la région dans l’amnésie et la reconnaissance du savant de Baâli. En tout cas, le premier pas a été déjà fait. Sidi Abderrahmane est ressuscité.

Amar Ouramdane

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