Les archs et les élections

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Le Mouvement citoyen des archs, qui va bientôt boucler ses six années d’existence dans une implacable lutte pour la citoyenneté, suite aux évènements d’avril 2001, vient de préparer une mutation qualitative de son essence même. En dépit de l’existence d’un code d’honneur et de principes directeurs; comme document balisant le fonctionnement de la structure, la référence ne se fait plus, la démarche en cours ne les citant pas.

Considérant et étayant l’argumentaire du Mouvement citoyen, sur la nouvelle conjoncture nationale, d’où la nécessité et l’urgence de restructurer le mouvement est cogité dans un document, loin des stigmates de la période charnière d’une Kabylie à feu et à sang.

Il s’agit en fait pour les délégués du mouvement de s’impliquer en tant que structure politique nationale, et réussir des représentations politiques à la hauteur des attentes des la population. Cet état de fait ne peut se faire en dehors de la compétition électorale, la volonté et la détermination de délégués des archs à vouloir peser de tout leur poids dans les futures batailles n’est pas fortuit, a fortiori que la réforme qu’ils veulent apporter au mouvement, intervient dans une étape historique assez particulière, d’ici décembre 2007 plusieurs consultations électorales sont au calendrier.

Une autre vérité, même amère pour le Mouvement citoyen, la puissance de leur structure a décliné à mesure que les années passaient, affaiblissement provoqué de l’intérieur comme de l’extérieur de la structure. Il reste aux délégués tenaces à encadrer les forces restantes du mouvement chose sur laquelle sont planchés les travaux, l’urgence de la canalisation des énergies se fait sentir. Une réunion s’est tenue avant-hier au siège de la CADC, à Tizi Ouzou, où plus d’une centaine de délégués ont pris part avec la présence de quelques invités sélectionnés et ciblés individuellement.

Ce document présenté sous forme de programme en avant-projet et soumis à amendements et enrichissements donne tout l’air d’un chemin tracé vers la création d’un parti politique en assurant préalablement le consensus le plus large possible et que l’âme de cette structure en gestation serait les événement de Kabylie de 2001, dont l’impasse sur certaines vérités est délibérément faite. Dans le chapitre “Analyse politique générale, enjeux et perspectives”, les rédacteurs de la réflexion avant-projet ont insisté sur l’embellie financière du pays sans incidence sur le quotidien des Algériens.

La représentation totale à travers toutes les localités du pays est un impératif, parlant même de constituer un rapport de force suffisant pour amorcer les changements attendus, en élargissant les structurations à d’autres régions du pays.

La vision d’une meilleure existence nationale passe par la jonction des forces où qu’elles se trouvent avec la conviction de jeter les bases de la structure future au niveau international, en instituant une coordination de l’émigration.

La future organisation des archs songe à des structures permanentes assignées de missions claires, énumérées dans le document Il est envisagé de mettre sur pied un conseil de wilaya, un conseil régional et un conseil de l’interwilayas.

Il n’est pas clairement défini si les membres de ces différents conseils occuperont leurs postes par élection démocratique ou seront simplement désignés. Dans son fonctionnement le nouveau cadre insiste sur le volet financier, en posant comme première mission le rapatriement de l’argent et autres dons collectés à l’étranger et sur le territoire national durant les évènements préalablement destinés à la solidarité.

Le document est également largement revenu sur les périphéries du dialogue engagé avec les pouvoirs publics depuis 2004, des acquis et des insuffisances sont énumérés tout en portant la responsabilité politique du blocage actuel du dialogue à l’actuel représentant de l’Etat, le chef du gouvernement.

Il est question aussi d’une prise d’attache avec toutes les organisations diplomatiques en Algérie ainsi qu’avec organisations internationales établies à l’échelle national. Ce nouveau pas franchi par le Mouvement citoyen provoquera des couacs dans les rangs, certaines voix commencent déjà à se faire entendre.

La verticalisation du Mouvement citoyen, qui va en droite ligne vers la création d’un parti politique rappelle la transformation du MCB en parti politique. Certains observateurs de la scène politique locale, voient en cette initiative l’évacuation sous force de partis politique de toutes compétitions, une opération de substitution des missions que le Mouvement citoyen est prêt à en assumer la charge, en s’évertuant à rafler les sièges pour les prochaines législatives ou locales, surtout en Kabylie. La force des archs actuellement est-elle nécessaire et suffisante pour se mesurer à un tel défi seule ? Vont-ils vers la demande de l’agrément comme parti politique, pendant que des partis satisfaisants toutes les procédures légales restent toujours en attente ?

Khaled Zahem

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