Les retraités entre soulagement et scepticisme

Partager

Nombreux sont les retraités, particulièrement les bénéficiaires des allocations de retraite, que nous avons rencontré à M’chedallah, au lendemain de la déclaration du ministre du Travail et de la Sécurité sociale consistant en l’augmentation des pensions de retraite qui ont affiché leur soulagement, eux qui se voyaient lésés dans leurs droits quelques jours auparavant. En effet, l’information ayant fait la “Une” de la presse nationale en ce début de semaine n’a pas manqué de faire réagir les retraités qui espèrent cette fois-ci que cela ne sera pas une farce de plus. Ammi Mouh, un septuagénaire bénéficiant d’une allocation de retraite de l’ordre de 2 000 DA par mois, nous dira à ce propos : “Espérant que la mise en œuvre de cette décision ne va pas traîner en longueur, car nous sommes dans un besoin pressant, nous qui percevons une allocation ne pouvant répondre à aucun besoin”. Aâmi Ali, un autre retraité que nous avons rencontré devant le siège de l’agence CNAS de M’chedallah nous dira “c’est une hypothétique augmentation que celle décidée par le ministre en question, car il est injuste de ne pas étendre les mesures prises par le président de la République à tous les retraités”, pour renchérir “si on fait du social, je crois que nous sommes prioritaires par rapport à ceux qui ont des retraites complètes. Avec une allocation de 2 000 DA, nous ne pouvons subvenir à nos besoins, nous qui sommes dans la plupart des cas des malades chroniques”. En effet, cet avis se trouve partagé par plusieurs retraités. Un fonctionnaire de la CNR nous dira, sous couvert de l’anonymat, “toute mesure allant dans le sens de soutenir ces pauvres vieux sera la bienvenue. Mais il faut dire qu’il est injuste de la part des pouvoirs publics de procéder de la sorte”, pour expliquer encore que “cette augmentation allant, selon les déclarations du ministre du Travail, de 10 à 50% n’est en fait que de la poudre aux yeux. Majorer de 50% une allocation de l’ordre de 2 000 ou 3 000 DA, ça donne combien ? Je vous laisse le soin de faire vos calculs ”. C’est, en réalité une vérité aveuglante que les responsables en charge du secteur n’osent pas toucher du doigt. Ces pauvres malheureux demeurent, pour ainsi dire, acculés à la misère et la difficulté de vivre. Certains retraités avertis décèlent dans les propos tenus par le ministre et rapporté par la quasi-totalité des titres de la presse nationale, une fuite en avant qui ne dit pas son nom. Là on cite le fait que Tayeb Louh renvoie la balle à la CNR à laquelle il demande de procéder au règlement du régime des retraites, au moment où la Fédération nationale des retraités (FNTR) demande l’application rigoureuse des mesures décidées par le président de la République consistant à relever toutes les pensions pour atteindre le SNMG. Pour rappel, plusieurs centaines de retraités se sont rassemblés jeudi passé devant le siège de la Centrale syndicale à Alger et dans plusieurs villes du pays. Brahim était parmi ceux qui criaient leur désarroi devant ce qu’ils qualifient tout bonnement d’injustice. La source du problème demeure dans la non-application des mesures décidées par le chef de l’Etat, figurant dans la loi de finances et traduites dans l’article 29 qui stipule l’institution d’une indemnité complémentaire mensuelle attribuée aux pensions du régime des salariés dont le montant mensuel ne dépasse pas les

7 000 DA/mois. Cela même qui laisse les retraités perplexes et révoltés devant la non-application de ces mesures présidentielles.

Lyazid Khaber

Partager