Le torchon brûle désormais entre la CICB et Bélaid Abrika, même si la situation ne date pas d’aujourd’hui. Selon Farès Oudjedi, délégué d’Akfadou et membre de la délégation du Mouvement citoyen qui dialogue avec le gouvernement, la participation du porte-parole à un colloque sur la corruption n’est que la goutte qui a fait déborder le vase.
Le délégué de Béjaia, que nous avons contacté hier par téléphone pour plus d’informations, a révélé que ce n’est pas la première fois que Abrika agit en solo sans consulter les instances du Mouvement. Il citera comme exemple la participation de ce dernier, au nom des archs, aux activités du Printemps berbère que « nous avons lu dans la presse », puis l’invitation lancée à Ahmed Ouyahia pour se rendre à Béni Douala que « nous avons appris également par voie de presse ».
Pis, Farès Oudjedi ajoute que Bélaid Abrika a participé à une rencontre de soutien au Polisario sans que ses collègues, notamment de Béjaia, ne soient informés.
Il citera également des contacts avec des personnalités politiques. Mais est-ce que Belaid Abrika agit en son nom ou plutôt au nom du Mouvement ?
Pour le délégué d’Akfadou, la réponse est claire : le délégué du quartier les Genets agit au nom des archs. Mais puisque le Mouvement a des structures horizontales, Oudjedi trouve qu’il doit consulter ses pairs avant d’entreprendre une quelconque initiative.
Concernant justement la dernière « dérive » en date, Farès Oudjedi explique : « Nous ne pouvons participer à une entreprise dont nous ne connaissons pas les desseins », surtout qu’elle est organisée par des organisations étrangères, comme Transparency International. Notre interlocuteur a précisé que c’est l’entêtement de Belaid Abrika qui a poussé la CICB à rendre publiques de telles défaillances. « Au départ, nous avions tu ces agissements pour ne pas nuire au mouvement, et à chaque fois, on préfère interpeller Abrika directement.
A chaque occasion, il dit qu’il ne referait plus, mais il récidive. C’est pourquoi, nous avons décidé, cette fois-ci, de nous démarquer publiquement de ses activités. Après tout, c’est l’interwilayas qui l’a désigné comme porte-parole », dira Oudjedi avec une pointe d’amertume.
Ali Boukhlef