La victoire contre le FIS est confisquée

Partager

Le secrétaire général par intérim du MDS, Ahmed Miliani, et Ali Oumellal, membre du bureau national, ont animé, avant-hier jeudi, une conférence-débat autour de la situation politique nationale, à l’adresse d’un auditoire composé en majorité de militants du parti, mais aussi d’invités de divers horizons socio-politiques.

La rencontre, a rappelé Miliani dans son exposé, rentre dans le cadre d’une série de conférences similaires, entamées et poursuivies à travers les quatre coins du pays, dans la perspective de la tenue du congrès du MDS, prévu les 21 et 22 décembre prochain, qui espère-t-il, capitalisera les échanges d’idées qui auront caractrisé ces rendez-vous.

Dans son allocution, Ahmed Miliani, a dressé un tableau des plus sombres de la situation politique du pays, porteuse selon lui “de grandes dérives dues à la dégradation continue des rapports de force” qui profiterait essentiellement à l’islamisme, a-t-il estimé.

Poursuivant, le SG du MDS a dénoncé la “régression des institutions comme l’Algérie n’en a jamais connue depuis le début des années 90”, dans la mesure où, a-t-il estimé durant cette décennie le pays recelait “un potentiel de lutte extraordianaire” dont la victoire contre le FIS, a-t-il estime, est “confisquée” à travers une succession de “concessions à l’islamisme (…) repêché par la charte portant réconciliation nationale”. Une loi dont les dispositions constituent, a-t-il dénoncé, outre “une prime au crime terroriste, un débouché social aux jeunes”. Il n’en veut pour preuve de cette affirmation que le cas d’un jeune monté au maquis pour y redescendre en l’espace d’un mois et bénéficier des avantages matériels qu’offre la loi. A ses yeux, par ailleurs, cette loi contribuera par conséquent d’autant plus à “la recrudescence du terrorisme” que “tous les indicoteurs socio-économiques sont au rouge”.

Élément aggravant a-t-il relevé, le “discours unique de l’alliance islamo-conservatrice porté à son paroxysme”, au moment où “l’on assiste au recul des forces démocratiques” dont le CCDR, l’ANR, le FFS et le RCD, cités par Ahmed Miliani. Lui-même, autant que Ali Oumellal, exprimant leur “dépit” eu égard à la léthargie de ce courant, on insisté particulièrement sur la nécessité de son ressaisissement, sans quoi, ont-ils averti, “les acquis autant que les idées démocratiques véhiculées durant les années 90 seront effacés des mémoires”. Lors des débats, il a été beaucoup question des voies et moyens de la “construction du rassemblement démocratiques”, mais aussi de la crise interne du MDS, dont Oumellal dira qu’elle traduit un débat politique national, entre notamment ceux qui considèrent que le danger de l’islamisme demeure à l’ordre du jour et ceux qui estiment cette thèse dépassée en plaidant pour la “normalisation”.

Hakim. O

Partager