Une trentaine de victimes durant le Ramadhan

Partager

Le dernier attentat à l’explosif perpétré par les terroristes encore en activité dans la périphérie de la capitale, pourtant épargnée depuis un certain temps par l’organisation islamiste armée de Abou Moussaâb Abdelouadoud et l’assassinat du président de l’APW de Tizi-Ouzou, ont marqué un revirement dans la stratégie du GSPC, à l’occasion d’un Ramadhan marqué par une recrudescence des actes terroristes.

En frappant aux portes d’Alger, suite à l’attentat à l’explosif perpétré, il y a deux jours à El-Harrach, le GSPC a encore démontré ses capacités de frappe au centre du pays, particulièrement ciblé par les terroristes pendant ce mois sacré. Déjà pour le mois de septembre, juste après l’expiration du délai fixé par la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, près d’une vingtaine de personnes ont été assassinées, dans la wilaya de Boumerdes, Bouira, Bejaia et Tizi-Ouzou.

Le GSPC de Droudkal, qui a refusé de s’inscrire dans l’offre de la charte, a ciblé le centre du pays et plus particulièrement la Kabylie et sa périphérie.

La série d’actes terroristes perpétrés dans la cette région, dont les plus meurtriers étaient ceux d’El-Ksar et Boghni, où des policiers ont trouvés la mort, fait suite à une opération militaire d’envergure qui a passé au peigne fin les maquis situés entre Bouira, Tizi-Ouzou et Boumerdes.

Ainsi, uniquement dans ce périmètre pas moins d’une vingtaine d’individus ont été ciblés par les groupes d’islamistes armés qui écument la région. Les attentats à l’explosif, dont l’effet spectaculaire n’est pas étranger aux dessins de l’emir Droudkal, un ex-étudiant en chimie de l’université de Blida, ont fait plusieurs morts près de Touja dans la wilaya de Bejaïa et plusieurs endroits des wilayas de Boumerdes et de Bouira. Le plus spectaculaire de ces attentats à l’explosif a été perpétré près de la Gare Omar, située entre Boumerdes et Bouira, où un train de marchandises a été ciblé. Avant-hier encore, deux attentats à l’explosif ont été perpétrés dans la localité de Lakhdaria, relevant de la wilaya de Bouira. Cet attentat coïncidait avec un faux barrage tendu par un groupe d’islamistes armés prés du col de Chalata en Kabylie.

Le GSPC a également, essayé d’élargir l’espace de ses actions, longtemps cantonnées en Kabylie et sa périphérie. La dernière semaine du mois sacré a vu cette organisation terroriste redoubler de son activité, en perpétrant des actes meurtriers dans plusieurs endroits, dont le plus sanglant a eu lieu près de la localité des Ouled Allel, siutée dans le Zaccar, où huit gardes communaux ont trouvé la mort. Une autre tentative du même genre a eu lieu prés de la localité d’Oum Tboul, dans la wilaya de Skikda. En effet, les terroristes ont ciblé un poste des gardes communaux qui a été mitraillé, mais sans faire de victimes.

Avec une trentaine de victimes pour le seul mois de Ramadhan, qui succède certes à l’expiration des délais de l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, les attentats commis par l’Organisation islamiste armée de Abdelmalik Droukdal, s’apparentent plus à un regain d’activité de cette dernière, qui a refusé toutes les offres des autorités. Ce regain d’activité terroriste dénote en outre, que le GSPC possède encore des capacités de nuisance qui ont été sous-estimées jusqu’ici. Le bilan de 300 terroristes, ayant remis leurs armes par le ministre de l’Intérieur, Yazid Zarhouni, ne prend pas en compte les nouvelles recrues de cette organisation, qui s’est, selon toute vraisemblance, rabattue sur ses réseaux de soutien, pour le renouvellement de ses effectifs. En plus des actes ciblés contre les éléments des forces de l’ordre, le GSPC revient, à la lumière de l’assassinat du président de l’Apw de Tizi-Ouzou et de l’attentat à l’explosif d’El-Harrach, aux actes spectaculaires pour marquer sa présence.

Hadj Bouziane

Partager