L’agneau moins cher en ces temps secs

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Le marché de bestiaux d’Aomar, à l’instar de tous ceux du pays, attire beaucoup plus d’éleveurs venus pour la plupart vendre le peu d’animaux en leur possession. Cette décision de “liquider” sa principale ressource est prise après mûres réflexions, un temps sec sévissant pendant tout l’automne qui habituellement était pluvieux, ajouté à l’incapacité de l’éleveur à faire face au prix trop élevé de l’aliment du bétail. “Ce temps sec et très chaud n’arrange pas les choses. L’an passé, à la même période, la terre regorgeait d’eau”, fit remarquer un paysan. Mêlés aux petits groupes d’acheteurs trop occupés à débiter des offres aux fellahs, les vendeurs d’aliments de bétail se frottent les mains, cette opportunité de réaliser de gros gains les excite. “Au prix où se vend l’aliment, aucun fellah ne pourra faire face à l’opération de 4 mois d’engraissement utiles au petit élevage”, se plaint un autre fellah.

Le triste sort de vendre avant que les choses ne se gâtent est pourtant transcendé ailleurs, comme dans la région des Hauts-Plateaux. Là, les éleveurs activant légalement ont été rassurés par les autorités de recevoir la quantité d’aliment nécessaire, qui représente 500g/jour/par tête jusqu’à la prochaine récolte de juillet 2007. L’ONAB (Office national de l’aliment du bétail) commercialise un aliment de qualité constitué d’avoine et de maïs pour un prix de 1 200 DA/quintal. Devant les maigres récoltes de la campagne 2005/2006, cet organisme n’a pas pu collecter les quantités suffisantes pour cet automne. Le champ est donc libre aux spéculateurs de fixer à leur guise les prix. On parle de 2 400 DA/ le quintal d’aliment, auquel on a mélangé du pain sec et quelques légumes asséchés.

A. Chérif

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