Colloque du HCA sur tamazight dans les médias et à l’école

Partager

L’université Abderrahmane Mira de Bgayet abrite un colloque sur l’usage de Tamazight dans les médias et à l’école, qui s’étale sur deux journées, soit le 05 et 6 novembre de l’année en cours, organisé par le Haut Commissariat à l’amazighité. Dans son allocution d’ouverture M. Merahi, secrétaire général de cette institution organisatrice, n’a pas manqué de tirer la sonnette d’alarme quant aux blocages et au mépris réservés à la langue amazighe. Il dira à cet effet : “nous interpellons encore une fois le ministère de l’Education nationale à cesser de politiser l’enseignement de Tamazight”.

L’orateur, après avoir dressé brièvement un tableau sur l’enseignement de cette langue où, selon lui, tamazight connaît un net recul comparativement aux premières années de son introduction dans le système éducatif, n’a pas omis d’ajouter : “le ministère de l’Education, doit mettre un terme au caractère facultatif qui non seulement va à l’encontre de la promotion de tamazight, mais aussi se situe en porte à faux avec la législation scolaire où toute discipline enseignée est de fait obligatoire”.

Pour conclure son intervention, Merahi insiste sur l’urgence de formation des formateurs. Ensuite, c’est au tour du secrétaire général de la wilaya de Bgayet de prendre la parole pour d’abord souhaiter la bienvenue aux organisateurs de ces activités puis s’engager au nom de son institution à œuvrer pour la réussite du colloque. Quant au recteur de l’université, il a axé son intervention sur trois volets. Il a d’abord dressé un constat relatif à l’enseignement de tamazight dans son département où il suggère la conjugaison des efforts de toutes les parties concernées par cette question à l’effet de promouvoir cette langue. Puis, il a mis l’accent sur la dynamique en avançant le nombre d’enseignants et d’étudiants dans ce département qu’il juge encourageant.

Enfin, il a touché aux attentes qui, selon lui, tamazight doit être enseignée en tamazight.Il a en dernier émis le vœu de mettre en place une cellule dépendant du HCA pour coordonner les actions menées dans ce sens.

Il faut dire que ce rendez-vous scientifique qui a vu l’implication des universitaires et autres spécialistes en la matière sera une opportunité de débattre sur la problématique de l’usage du lexique que se soit dans les médias ou à l’école. Car, à ce jour, un glossaire attesté et standarisé n’a pas encore vu le jour, absence qui a provoqué d’énormes difficultés aux journalistes des médias lourds ainsi qu’au enseignants de pouvoir s’exprimer dans une langue facilement assimilée et accessible aux monolingues.

C’est sur ce sujet que Mohand Akli Haddadou de l’université de Tizi Ouzou a présenté une communication dans laquelle il a exposé sa démarche dans l’édition d’un dictionnaire. L’intervenant a cerné dans son travail de recherche tous les critères linguistiques et a opté pour les subdivisions géographiques. Pour ce faire, il a scindé le berbère en cinq zones en pensant même à celle des Zénage où le dialecte risque de disparaître. Ce glossaire qui, dit-il, sera publié par le HCA, et sera distribué gratuitement.

D’autres interventions ont été présentées par M. Adjaout et M. Mostefaoui respectivement enseignant à l’université de Bgayet, et enseignant à l’université d’Alger. Des thèmes pertinents sont abordés dans l’après-midi de cette première journée et se poursuivront dans la deuxième. En parallèle à ces communications, des travaux d’ateliers consacrés au lexique général et au lexique spécialisé sont prévus au cours de ce colloque.

M. Smaïl

Partager