Le procureur de la république près le tribunal de Bouira a requis, hier, trois ans de prison ferme et 200.000 DA d’amende contre les 19 jeunes arrêtés lors des émeutes qui ont secoué les 24 et 25 avril dernier, la ville d’El Esnam. Pour rappel, de violentes émeutes avaient secoué cette localité à la suite d’une altercation entre un jeune et des policiers que d’aucuns ont assimilé à une agression. Dans cette affaire dite des émeutiers d’El Esnam, les accusés sont poursuivis pour les chefs d’inculpation d’attroupement, agression sur agent d’ordre, trouble à l’ordre public et destructions de biens de l’État. À l’ouverture du procès peu après 9 h du matin, la juge a interrogé un à un, les 19 jeunes appelés à la barre sur leur implication dans les événements d’avril dernier. Dans leurs réponses, les accusés ont tous nié toute participation aux événements, en avouant n’être impliqués ni de près ni de loin dans ce qui s’est passé. De leur côté les avocats de la défense étaient unanimes à déclarer qu’aucune preuve concrète n’a été avancée quant à l’implication directe de leurs clients dans les affrontements. Pour les avocats, ces jeunes se trouvaient par hasard sur les lieux et cette présence est une pure coïncidence, plus motivée par la curiosité de savoir ce qui se passe que par autre chose. Se disant convaincus de l’innocence de leurs clients, les avocats de la défense ont plaidé purement et simplement leur relaxe. La juge a eu aussi à écouter le récit d’une des victimes des événements, un officier de police exerçant au niveau du commissariat d’El Esnam. Devant la barre, la victime est revenue dans le détail sur les faits en désignant formellement un des jeunes accusés comme étant l’ordonnateur de son agression. Dans sa plaidoirie, l’avocat de la victime a exigé son dédommagement matériel. Après les plaidoiries de la partie civile et de la défense, la juge a levé la séance en fixant la semaine prochaine pour l’annonce du verdict. Il est utile de préciser qu’un impressionnant dispositif policier a été déployé à l’intérieur et à l’extérieur du tribunal, à l’occasion de ce procès.
D. M.