Au quatrième jour de la rencontre sur le chahid Abderrahmane Mira, la Maison de jeunes de Tazmalt a eu à accueillir Amar Laskri qui a animé une conférence sur la guerre de Libération et le cinéma. Pour ce dernier justement, et selon le conférencier, “il (le cinéma) se trouve dans un abandon total, il n’y a aucune politique globale et cohérente de tous les vecteurs des arts de la culture de la communication et de l’information”.
“Il en est de même pour la télévision qui est, d’après le cinéaste, des plus en retard par rapport au monde arabe, au monde méditerranéen et au monde africain, alors qu’on était à l’avant-garde dans ce domaine”.
En enchaînant dans le volet culture, Amar Laskri regrette l’absence de salles de cinéma qui étaient à l’Indépendance au nombre de 500 environ et que de nos jours il y a une dizaine sur le territoire national. En mettant ainsi à bout les jeunes avides de savoir, en leur supprimant le cinéma, le théâtre ; même les salles de lectures sont presque inexistantes et le peu qu’il y a c’est grâce aux jeunes présidents des APC qui tentent de relever les défis pour assurer un minimum de culture pour cette génération future à laquelle on a rien donné pour leur inculper le savoir, la culture, sachant que toutes les richesses disparaissent et que la culture reste.
Les conséquences sont là et dans cette Algérie libre et indépendante, on se trouve avec presque 10 millions d’analphabètes et 6 millions de chômeurs. Avant de clore la conférence, après avoir fait un tableau noir sur la culture en Algérie, non sans omettre de tirer sur la médiocrité de l’ENTV qui n’a rien fait pour s’améliorer et permettre aux millions d’Algériens de suivre des programmes dignes du nom, M. Amar Laskri dira que : “La culture en Algérie se trouve dans le creux de la vague et qu’un pays qui n’a pas ce vecteur pour transmettre le message à la génération future n’a pas d’avenir”.
Pour le conférencier “il y a une volonté délibérée d’abattre tout ce qui est beau, à commencer par l’ENTV qui est devenue une entreprise publique de la télévision au lieu que ce soit une entreprise nationale sans aucun produit nouveau qui traitera des volets sociaux, des jeunes, de la femme en se contentant de projection de films sur la révolution à chaque date symbolique, alors que ces derniers remontent aux années 70.
Alors, cessons de fausser compagnie à nos jeunes et apprenons-leur les vecteurs positifs et l’histoire de leur pays et des héros qui ont fait de cette Algérie un pays d’hommes libres !”, conclut-il.
Achiou Lahlou