En effet, cet emprunt obligataire clôturé le 31 octobre passé a réussi à récolter un montant de plus de 21,5 milliards de dinars, soit 300 millions de dollars, et a attiré un nombre important de souscripteurs avec pas moins de 2 500 particuliers, 32 entreprises non financières et 9 institutions financières.
En dépassant d’environ 15% l’objectif fixé à 20 milliards de dinars et en réalisant des souscriptions dans 44 wilayas du pays avec un intérêt particulier trouvé auprès de la population, cette émission obligataire encourage les entreprises nationales à recourir à ce genre d’emprunts et motive Algérie Telecom à continuer sur sa lancée. En ce sens, M.Kheireddine, P-DG d’Algérie Telecom, n’a pas caché la possibilité d’aller vers un troisième emprunt obligataire après le franc succès qu’a connu cette dernière opération et l’expérience acquise par AT qui, rappelons-le, a déjà lancé son premier emprunt obligataire à l’adresse des institutions et établissements financiers en novembre 2005.
M.Kheireddine expliquera le recours d’Algérie Telecom à l’emprunt obligataire, en dépit de l’important chiffre d’affaires réalisé en 2005 et qui était de l’ordre de 105 milliards de dinars et surtout des prévisions de 140 milliards pour la fin 2006, par des raisons stratégiques.
Ces dernières consistent en l’ambition d’Algérie Telecom à conforter sa présence sur la place financière et à jouer pleinement son rôle d’opérateur historique au sein de la sphère économique. Revenant à cette émission obligataire, il est utile de relever quelques chiffres qui nous renseignent sur la répartition des souscriptions et mettent des données à la disposition des entreprises nationales qui envisageraient à l’avenir de lancer des appels publics à l’épargne. D’emblée, notons que l’ensemble du pays renferme de réelles potentialités de souscriptions, même si le Centre du pays s’est taillé la part du lion dans cette dernière opération avec 76% du montant global. Suivront ensuite les régions est du pays avec 13%, l’Ouest avec 10% et une participation timide du Sud qui a contribué avec 1% des souscriptions.Concernant les six établissements financiers et bancaires qui ont pris part à cette opération, la BNA, chef de file, et la BEA ont souscrit à l’emprunt, chacune à hauteur de 25% du montant global. La Cnep a réalisé 16%, le CPA 15%, la Badr 9%, PNB Paribas et Société Générale Algérie avec 4% et enfin la BDL avec 2% des souscriptions. Quant à la répartition du montant total souscrit selon la nature des souscripteurs, il est à signaler que le grand public ou les particuliers représentent à eux seuls les 2/3 des souscripteurs avec prés de 44% pour les personnes physiques et 24% pour les personnes morales non financières. Les institutions financières constituent alors des 32% restants. Il est à rappeler que cet emprunt obligataire est destiné à financer une partie des investissements du groupe Algérie Telecom, essentiellement (à 90%) sa filiale Mobilis qui s’est beaucoup investie dans l’installation des relais et des stations de base et qui atteint une couverture de 93% du territoire national.
Seulement 10% des investissements d’Algérie Telecom, qui a tracé un programme ambitieux de l’ordre de 276 milliards de dinars à l’horizon 2011, seront financés par cet emprunt obligataire. Ce qui restera sera financé par les ressources internes d’Algérie Telecom.
H.Hayet