Les élus aux APC FLN hésitent

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Le retrait des élus des assemblées locales de Kabylie ne cessera apparemment pas d’alimenter les débats, que ce soit au sein des structures des partis concernés, ou au sein de la société civile. Les choses semblent d’ailleurs évoluer à un stade rétif tant qu’une décision officielle de dissoudre ces assemblées n’est pas prise par le président de la République ou par un membre du gouvernement, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, en l’occurrence.Si le RND qui a retiré ses élus le 1er mars dernier, considère que ce chapitre est clos, il n’en est pas de même pour le FLN. Ce dernier, qui avait par la voix de son secrétaire général, appelé ses élus à se retirer, se retrouve plus que jamais embarrassé par cette histoire. L’illustration de ce qui s’apparente fort à la discordance dans l’application de la décision de la haute instance du parti est la rébellion de certains élus aux APC de Tizi Ouzou.Ceux de Béjaïa s’avèrent plus irréductibles que les autres, au point où une alliance avec les élus du FFS a été établie de fait.Avant-hier, un conclave fermé a regroupé les élus des six APC FLN de Tizi Ouzou au siège de la mouhafadha pour approfondir la suite à donner à l’appel de M. Belkhadem.Aucune information n’a filtré à ce sujet. Contacté hier, le maire d’Azazga, M. Benadji, s’est passé de tout commentaire. Ce dernier ainsi que ses semblables de trois APC, à savoir Tizi Ghennif, Iflissen et Draâ El Mizan, demeurent en porte-à-faux avec la décision de leur parti. A l’heure actuelle, seuls les 12 élus sur les 13 qui siègent à l’APW de Tizi Ouzou ont confirmé et rendu publique leur décision de retrait avalisée le 18 avril.L’on croit savoir également que six élus municipaux d’Irdjen, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen, ont présenté leur lettre de retrait au secrétariat du comité central du FLN, dimanche dernier.Mais au-delà de ce brouhaha d’appareil, une question se pose : l’expression de retrait des élus par simple déclaration écrite signifie-t-elle un retrait effectif de leur poste ?«Non !» réplique le mouhafadh de Tizi Ouzou, M. Arbouche. Il a précisé à ce sujet que le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, avait invité à un retrait et non à une démission.Et d’expliquer que les lettres de retrait sont des documents internes au parti, et les élus continueront à assumer leur fonction sous peine d’être poursuivis pour abandon de poste.Drôle de manœuvre, lorsqu’on sait que la hiérarchie du FLN avait clarifié que le retrait de ses élus permettra la tenue d’élections anticipées et contribuera au règlement de la crise de Kabylie !Autrement, seuls les élus du RND ont joint le geste à la parole en quittant définitivement leur poste.Selon M. Arbouche : « Il n’y a vraiment pas de raison qui incite les élus irréductibles à se retirer, car il y va de la discipline partisane et de l’intérêt de la région». Mais ce revirement de position du mouhafedh trouvera-t-il un écho chez l’ensemble des militants du plus vieux parti, sachant que l’occasion de positionnement en Kabylie pourra ne pas leur sourire une autre fois ?

M.A.T

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