Les dernières péripéties qu’a vécu le RCD à Béjaïa suite au regroupement des militants d’Amizour et des communes limitrophes pour exiger des explications du responsable de leur parti, en l’occurrence Saïd Sadi présent sur les lieux, prend déjà l’allure d’un bras de fer entre la direction de RCD et des militants de base d’une grande partie des communes de la vallée de la Soummam.
Ainsi, après les incidents qui ont perturbé la rencontre des cadres RCD à la salle du collège syndical de Béjaïa la veille, des dizaine de militants “rebelles” représentant plusieurs communes ont affiché leur soutien au P/APC d’Amizour et trois autres élus suspendus de toute activité organique du parti ont improvisé une réunion spontanée à Amizour où les discussions se sont centrées sur les derniers événements.
Pour cela, un comité de suivi a été de facto installé et des éventuelles actions sont déjà arrêtés sur le champ. Selon certains militants ayant assisté à cette rencontre d’Amizour, l’on s’interroge sur ce qu’ils qualifient de “comportement méconnaissable et d’attitude irrévérencieuse du premier responsable du RCD qui n’a pas accordé un minimum de respect à des militants qui ne demandaient qu’à être écoutés”. Ces mécontents avouent que Saïd Sadi a été destinataire d’une demande d’audience 22 jours avant son arrivée à Béjaïa. Il n’a jamais daigné répondre, ce qui a contribué à instaurer un climat de malaise et à exacerber la colère des militants.
Devant ce clash, des actions multiformes sont envisagées : retrait collectif, retrait de confiance à la direction nationale et sit-in devant le siège national du parti à Alger sans que l’on ait opté pour telle ou telle solution.
Par ailleurs, l’on apprend de source sûre que le P/APC d’Amizour devrait être traduit devant une commission discipline du parti avec en ligne de mire sa probable exclusion.
Les turbulences qui secouent le RCD ne sont pas sans laisser de stigmates indélébiles préjudiciables au parti à quelques encablures des échéances électorales. une dissidence du comité, le plus important en nombre adhérents structurés dans la wilaya de Béjaïa risque de s’avérer fatale pour le parti de Saïd Sadi, surtout si le soutien des militants des autres communes déjà solidaires devient effectif.
La police a dû intervenir, jeudi, pour ramener le calme aux alentours du collège syndical de Béjaïa où Saïd Sadi tenait une réunion avec des militants du RCD. Tous ceux venus exprimer leur soutien au maire d’Amizour ont été rabroués. Un maire qui fait l’objet d’une suspension organique relative à l’affaire Alexo.
Nacer Touati