‘’Établir des rapports réguliers et confiants avec la communauté algérienne’’

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Au lendemain de la réunion des Consuls généraux et Consuls d’Algérie en France tenue avant-hier sous la présidence de M. Missoum S’Bih, ambassadeur d’Algérie à Paris, ce dernier a, dans une déclaration faite à la Chaîne III de la Radio nationale, situé le contexte dans lequel se place ce genre de regroupement par rapport aux enjeux auxquels fait face notre communauté en France. “La communauté algérienne dans la France de 2006 a beaucoup évolué dans sa composante”. D’où la nécessité que les services consulaires et les prestations qu’ils développent s’adaptent à la nouvelle situation. Avant cette réunion avec les Consuls de France, Missoum S’Bih a fait le tour de toutes les circonscriptions consulaires algériennes en France pour s’enquérir des conditions dans lesquelles s’effectue le travail quotidien et pour rencontrer des représentants de la communauté algérienne et le monde associatif. De même, l’ambassadeur a tenu à rencontrer les autorités locales françaises exerçant au niveau de chaque circonscription afin de les sensibiliser aux problèmes spécifiques des ressortissants algériens. Il s’agit, comme l’affirmera M. S’Bih, « de renforcer la dimension humaine des relations avec la France ». L’ambassadeur a eu aussi à aborder les difficultés de l’application des accords bilatéraux avec la France. Lors des prochaines réunions avec les Consuls de France, le diplomate algérien compte aborder les problèmes économiques et sociaux auxquels est confrontée la communauté algérienne en France.

Au sujet des relations algéro-françaises, M. Missoum S’Bih dira qu’elles ont toujours été “complexes et passionnées’’ mais, ajoutera-t-il, ‘’il importe de prendre les choses avec sérénité et sang-froid pour le bien et les intérêts des deux pays’’. Revenant sur le très controversé traité d’amitié qui semble marquer quelque peu le pas suite aux exigences de repentance exprimées par les autorités algériennes à l’endroit de la France, l’ambassadeur algérien dira que “le traité d’amitié est fondé sur la base de la déclaration d’Alger de 2003 entre le Président Bouteflika et son homologue français Jacques Chirac. Il a pour objet de refonder les relations algéro-françaises sur la base des intérêts respectifs des deux pays (…)”, Mais, ce traité, tel que le perçoit l’ambassadeur algérien, viendra en couronnement des rapports concrets (humains, économiques) qui, en réalité ne cessent de croître et de prendre de l’ampleur.

La visite du ministre de l’Intérieur français après-demain, lundi, à Alger a aussi été abordée par M. S’Bih. Il affirme qu’elle viendra “renforcer les rapports de coopération de manière confiante entre les deux pays”. On sait que M. Nicolas Sarkozy, candidat de l’UMP à l’élection présidentielle de mai 2007, a fait le tour de certains pays africains, le dernier étant le Sénégal, le 23 septembre dernier, pour essayer de décrocher des accords bilatéraux concernant la gestion de l’immigration clandestine. Au Sénégal, Sarkozy avait déclaré que “c’est la première fois que deux pays s’entendent pour gérer ensemble les flux d’une immigration régulière et qu’ils vont aussi loin dans une volonté commune de lutter contre l’immigration clandestine”. Une manière de consacrer, comme le fait remarquer la presse parisienne, le principe d’une “immigration concertée’’ à partir du continent africain et d’une “immigration choisie’’ appliquée dans la Métropole.

Au sujet des relations économiques entre l’Algérie et la France, M. S’Bih les juge “très denses”. Mais il appelle à un surcroît d’efforts d’investissement. D’ailleurs, l’ambassadeur algérien annonce qu’une réunion est prévue le 19 décembre prochain au Quai d’Orsay (ministère français des Affaires etrangères) avec les services de l’ambassade pour étudier les opportunités et les possibilités d’investissements français en Algérie.

Amar Naït Messaoud

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