L’hôpital Ben Merad El Mekki d’Amizour sera doté d’une nouvelle structure spécialisée, et pas des moindres, il s’agit en effet d’un service d’oncologie, ce qui sous-entend la prise en charge thérapeutique des cancéreux.
Cette première du genre, prévue pour l’année 2007 est un solide atout supplémentaire qui, d’un côté élargira les prestations de cet établissement hospitalier, de l’autre allégera certainement les souffrances et la galère des malades cancéreux de la wilaya de Béjaïa contraints de se déplacer jusqu’à Alger pour d’éventuelles consultations et des séances de traitement.
C’est un projet, qui désormais, est en passe de se concrétiser, et ce depuis la visite effectuée par le ministre de la Santé dans cette wilaya et qui s’est engagé à apporter son concours pour concrétiser ce projet cher à ses initiateurs.
La création de ce service d’oncolgie à Amizour est une idée née lors de la réunion du conseil médical le 14 janvier 2003, et onze mois après, l’on avait même établi la fiche technique préalable à son fonctionnement.
A vrai dire, c’est l’existence même d’un spécialiste en la matière au niveau de ce secteur sanitaire qui a apporté de l’eau au moulin des initiateurs de ce projet.
Pour les responsables de ce secteur, l’hôpital d’Amizour ne souffre d’aucun manque en infrastructures pour abriter ce nouveau service, puisque une partie non occupée du bâtiment de l’hôpital et déjà réservée à cet effet.
Deux médecins généralistes, treize infirmiers diplômés d’Etat, un psychologue et une assistante sociale sont déjà sur la liste de ce service.
Toutefois, son ouverture est tributaire de nouveaux postes en matière de personnel paramédical, dont l’effectif actuel est jugé insuffisant.
Pour le Dr Daoudi, oncologue et futur responsable de cette nouvelle structure de soins en cancérologie, ce service s’occupera “d’assurer le traitement médical de certains cas de cancers nécessitant une chimiothérapie anti-cancéreuse admis dans notre unité”. Il s’agira selon notre interlocuteur d’un “schéma thérapeutique à base de médicaments dits anti-mitotiques que l’on administre par voie sanguine sous forme d’un “cocktail” à des malades sous étroite surveillance”.
Ce qui explique l’utilité d’un personnel qualifié. L’administration de l’hôpital prévoit dans ce sens une formation accelérée des infirmiers dans un centre spécialisé de la capitale.
Il est important de souligner par ailleurs que les soubassements de ce service d’oncologie existent déjà grâce à l’unité de dépistage de deux types de cancers, notamment ceux du col de l’utérus et du sein qui s’affectuent au niveau de la polyclinique d’El Kseur.
Aussi, pour assurer une prise en charge efficace de cette frange de patients, ce futur service d’oncologie d’envergure wilayale doit être accompagné parallèlement de moyens d’investigations et de diagnostics au niveau local. Cela dit, le scanner, l’échographie avec un spécialiste en radiologie sont plus que nécessaires, aussi bien pour l’équipe médicale de suivi, qu’aux malades, d’ailleurs nombreux afin de leur éviter des orientations vers le privé dont les tarifs pratiqués sont exorbitants.
Ce futur service d’oncologie, très attendu par une population qui compte un nombre important de cancéreux, apportera ainsi une première pierre pour la recherche épidémiologique du cancer ; le dépistage et la prévention restent, selon les spécialistes les seules armes, mais hélas mal employés, ils restent les parents pauvres dans la prise en charge d’une pathologie classée parmi les premières causes de décès.
Nadir Touati
