Ahmed Ouyahia qui a longuement commenté la question de la révision de la Constitution, a réitéré la position de son parti estimant que « la Constitution n’est pas un kilt écossais et sa révision n’est pas du ressort des partis politiques ». Affirmant ne pas être au courant de la question des trois moutures de la révision de la Constitution révélée par Belkhadem, lors de son passage au Forum de la Télévision algérienne, l’ex-chef de l’Exécutif a néanmoins a insisté sur le fait que si les trois moutures existent, « elles seraient le produit de trois éminences choisies pour leurs compétences dans le domaine à qui on a confié cette tâche », a-t-il soutenu.
Abondant sur le sujet de la révision, l’invité de la Chaîne III a tenu à rappeler l’attitude de son parti affichée dès son annonce par le FLN de Belkhadem. « En automne 2005, le RND considérait que cette question n’était pas un sujet d’actualité, mais depuis le discours du Président à la veille de l’anniversaire de l’Indépendance, la situation a changé », a-t-il tenu à rappeler, en appuyant sa préférence pour un régime semi- présidentiel par le même discours de Bouteflika, où il s’est démarqué du régime présidentiel ainsi que du parlementaire. Ouyahia dira que la dualité du système algérien est héritée de la crise, tout en indiquant la subsistance d’imperfections qu’il faudrait prendre en charge, telle la censure par le Parlement du gouvernement censé représenter le programme du Président que le peuple a élu. « Ces incohérences seront corrigées par qui de droit », a-t-il martelé.
Abordant le sujet du terrorisme, Ouyahia refuse de parler de recrudescence des actes terroristes. « Ce n’est pas parcequ’il y a eu des attentats à l’explosif près d’Alger que forcément on doit parler de recrudescence des actes terroristes », a estimé l’ex-chef du gouvernement, en rappelant l’assassinat de 14 gardes communaux à Skikda durant le mois de mars passé. Sur la même lancée, il dit ne pas verser dans des estimations calendaires de la fin du terrorisme, tout en défendant le bilan de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Sur cette question, il estime que le problème des disparus n’occupe plus le devant de la scène médiatique grâce à cette charte. Ouyahia affirme encore que la situation s’est nettement améliorée, au point que le terrorisme ne croie plus à une prise du pouvoir grâce aux armes. « Par leurs actes, ils cherchent plutôt à perturber, à déstabiliser, voire à noircir », a-t-il soutenu. Sur la même lancée, l’ex-chef du gouvernement dresse un bilan chiffré de l’action de l’Etat depuis la loi dite « Er rahma », en avançant le chiffre de 21 000 terroristes en 1994, considérés comme une armée, et le chiffre de 17 000 terroristes abattus.
A une question sur le retour des ex-dirigeants du parti islamiste dissous à l’activité politique, l’actuel SG du RND a rappelé les dispositions de la Charte sur la paix et la réconciliation nationale, qu’il juge clairs sur cette question, tout en réitérant les propos tenus par le premier responsable de l’Exécutifl, qui a évacué cette éventualité lors du Forum de l’ENTV.
Ouyahia s’en est pris en outre aux démocrates, en les invitant à être à l’écoute des enjeux lourds de l’étape. Sur ce volet, l’invité de la chaîne III dira : « Faut-il se réfugier dans les anathèmes, au lieu de batailler pour des programmes ». A une question relative à l’ouverture du champ audiovisuel, l’ex-chef du gouvernement abonde dans le soutien de la position officielle, qu’il qualifie de prudente. Il citera l’exemple marocain où les partis politiques de tout bord invités à une émission de télévision étaient unanimse sur la question du terrorisme. « Je suis pour la démarche du juste milieu », a-t-il soutenu, en avançant la possibilité de création de chaînes avec des capitaux mixtes.
Hadj Bouziane
