Le tueur de son oncle condamné à 20 ans de réclusion

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Vingt ans de réclusion criminelle ont été requis, hier par le tribunal criminel près la cour de Tizi-ouzou, contre C. Ahcen, pour homicide volontaire perpétré contre son oncle paternel.

Cette sentence a été prononcée après quatre heures d’audience et près de deux heures de délibération, le procureur général avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité.

La genèse de l’affaire, si rocambolesque, remonte au 19 septembre 2003. La scène s’est déroulée au domicile familial commun de la victime et de son assassin, qui n’est autre que son neveu, sis au village Ait Mâalem, commune d’Ait Bouadou, dans la daïra des Ouadhias.

Ce jour là, à 9h du matin, la famille de la victime, C. Ahmed, âgé alors de 59 ans, s’apprêtait à rallier Alger, leur lieu de résidence habituel. C’était la veille de la rentrée scolaire. Alors que les femmes s’affairaient à ronger les affaires et préparer les cabas et sacs de voyage, C. Ahcen surgit des champs qu’il cultivait à bord de son tracteur agricole, muni de son fusil de chasse. Une arme qu’il avait acquise «légalement» de chez une tierce personne pour faire partie du groupe d’auto-défense.

Arrivée sur les lieux du crime -un garage faisant office de magasin-, une altercation verbale s’est produite entre la victime et son neveu. Il faut dire, qu’il a été impossible d’établir les mobiles de cette altercation vu que les déclarations de l’accusé devant le tribunal n’ont été appuyées par aucun témoin à décharge, seuls des témoins à charges, constitués des membres de la famille de la victime, ont défilé à la barre. Selon les dires de l’accusé, les seules qui ont convergé d’ailleurs avec ceux de la veuve de C. Ahmed, celle-ci, à la vue de l’arme, avait tenté de s’interposer entre les deux hommes, mais sans succès. Ils affirment, en effet, que l’accusé avait bousculé la femme et l’affaissant par terre. Quelques minutes après, «un coup de feu est parti» en direction de C. Ahmed l’atteignant, selon le rapport du médecin légiste, aux poumons. «Le décès est du à un projectile tiré d’une arme ayant atteint les poumons» de la victime, conclut le rapport du médecin légiste lu par la présidente du tribunal criminel. Dans sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile a tenté de prouver le caractère volontaire de l’acte de l’accusé qui avait prémédité de tuer son oncle. L’alibi avancé est celui relatif à des antécédents conflictuels entre l’assassin et sa victime autours de la parcelle du terrain de ce dernier.

Chose qu’a tenté de contredire l’avocat de la défense, lors de sa longue plaidoirie, arguant que ni son mandant ni les témoins à décharge n’ont parlé d’antécédents conflictuels.

Enfin, la présidente de la séance a rapporté que l’examen psychiatrique effectué sur l’accusé, a conclu que celui-ci était dans ses pleines capacités morales et mentales lors forfait.

Le condamné dispose de huit jours pour faire appel contre le verdict prononcé à son encontre hier, par le tribunal criminel.

Il est à signaler que lors de la lecture du verdict, les membres de la famille de la victime, constitué de sa veuve, de sa fille et de son fils, ont laissé explosé les larmes de joie d’«une justice rendue à l’égard du défunt.»

M.A.T.

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