En présence de tout ses actionnaires, la société Maghrebinvest a lancé lundi soir à l’hôtel El Aurassi les activités du fonds d’investissement à capital risque “Maghreb Private Equity Fund II” (MPEF II), faut-il le souligner, premier du genre dans notre pays. S’agissant de ses actionnaires, il s’agit de la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale), la Banque européenne d’investissement (BEI), la Société financière néerlandaise de développement (FMO), le Fonds d’investissement suisse pour les marchés émergents (SIFEM), la société d’investissement belge pour les pays en développement (BIO), CDC entreprises (Groupe caisse de dépôts, France), la société de promotion et de participation pour la coopération économique (PROPARCO, groupe agence française de développement) et Averroès finance. Le directeur général du fonds d’investissement Tuninvest, Aziz Mebarek, a déclaré lors de la cérémonie d’entrée en activité officielle de ce fonds que celui-ci est appelé à » « intervenir dans le capital des PME privées, de les accompagner dans leur développement international et de s’impliquer dans le programme de privatisation des entreprises publiques de la région du Maghreb central ». Pour mémoire, Tuninvest (Tunisie) est la société-mère du fonds d’investissement algérien Maghrebinvest, qui est doté d’un capital initial de 56 millions d’euros. Devant un parterre d’investisseurs et d’hommes d’affaires algériens invités pour la circonstance, le patron de Tuninvest, a réaffirmé que le Maghrebinvest a déjà ciblé, dans une première phase, quelques 150 PME privées algériennes pouvant postuler à l’entrée du fonds comme co-actionnaires en son sein. Le choix de ces entreprises n’est pas fortuit, et pour cause, les PME sélectionnées sont celles activant dans les secteurs des produits à grande consommation et qui disposent, de ce fait, d’un fort potentiel de croissance et de rentabilité. Il a tenu toutefois à préciser que ce fonds n’interviendra que dans « les entreprises en plein développement et bénéficiant d’une bonne qualité de management », excluant, du coup, les entreprises en gestation ou de création récente. Son mode de fonctionnement est-il classique à l’instar des banques, qui, elles, financent une société par le crédit ? L’orateur précisera à cet effet, que les fonds d’investissement interviennent à travers l’achat d’un paquet d’actions de l’entreprise, qui accepterait ainsi de céder une partie de son capital pour pouvoir se développer.
S’associer pour un meilleur développement…
S’impliquer au sein de l’entreprise n’est cependant pas définitif, mais limité dans le temps car, les actions achetées peuvent être rétrocédées au propriétaire de l’entreprise ou alors cédées à un partenaire. Lors de son « association » avec l’entreprise, le Fonds d’investissement tirerait de son activité un gain, en cédant ses actions à un prix supérieur au montant initial grâce à la plus-value générée par l’essor qu’aurait enregistré l’entreprise. Ajoutant à cela les dividendes qu’il aurait engrangés sur toute la durée de son actionnariat dans la PME considérée. A une question relative aux différentes formes d’interventions lors de sa participation dans les PME en Algérie, le conférencier a indiqué qu’il s’agit de financer les projets innovants dans les secteurs industriels, de transport, des technologies de l’information et des services. N’en restant pas là, le Maghrebinvest peut accompagner les entreprises dans la mise en oeuvre de leurs projets d’expansion en finançant l’augmentation des capacités de leur production et même leur développement international (exportations). Même les entreprises en situation de cessation d’activités devenues marginales des grands groupes industriels, seront concernées. Selon Mebarek, il s’agit de « créer des champions régionaux dans différents secteurs d’activités et qui auront la taille et les perspectives permettant d’envisager leur cotation sur un ou plusieurs marchés financiers, contribuant ainsi à dynamiser les bourses de la région ». Concernant le niveau de financements que le Fonds peut mobiliser à travers l’achat des actions d’une entreprise où il prévoit d’être actionnaire, le numéro 1 de Tuninvest a signalé que la fourchette variera entre 3 et 7 millions d’euros mais mobilisables sur plusieurs tours de financements, sur une durée qui varie entre 5 et 7 ans, à l’issue de laquelle il cède la partie du capital qu’il détient. En fin, Maghrebinvest, dont le siège social est situé à Chypre, est un fonds d’investissement off shore destiné à l’Algérie par la société tunisienne Tuninvest, présente en Tunisie et au Maroc ainsi que dans cinq pays de l’Afrique subsaharienne.
Salah Benreguia
