“La corruption et les attentats à l’explosif sont en ménage”

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Les sept années de délices du pouvoir n’ont pas pu dépoussiérer la démarche politique de Soltani de ses pesanteurs intégristes. Ainsi et au moment même où le premier responsable de la troisième roue de l’Alliance présidentielle tentait de faire un parallèle entre les attentats terroristes, qui ont particulièrement ciblé les établissements des forces de sécurité, dans son allocution inaugurale de la deuxième rencontre nationale des structures du HMS à Zeralda, les artificiers des services de sécurité ont réussi à désamorcer deux bombes dissimulées dans des véhicules, prés du commissariat du boulevard des Martyrs et au marché hebdomadaire d’El Harrach. Le GSPC en mal de publicité et dont les katibate sont quotidiennement traquées par les unités de l’ANP, ne s’est pas abstenu de revendiquer les deux attentats meurtriers de Réghaia et Dergana, il a même annoncé de frapper dans la capitale. C’est ce qu’il a tenté d’ailleurs de faire ce week-end, sans grande réussite heureusement. Les attentats qu’il signe trouve en Soltani, pris par la nostalgie de l’époque de la revendication islamiste, un avocat de taille qui les dédouane. « La corruption et les attentats à l’explosif sont en ménage », a-t-il lancé devant les cadres de son parti. Pour Soltani, il y a indéniablement une relation entre les scandales financiers qui ont marqué l’Algérie de 2006 et les attentats terroristes revendiqués, de surcroît, par le GSPC de Droudkal. Une manière maladroite de dédouaner les islamistes armés encore dans les maquis et qui refusent l’offre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Soltani qui a donné le coup de starter à la pré-campagne pour les locales de 2006 a visiblement peur de faire les frais d’avoir amarré le HMS de feu « Cheikh » Nahnah à la locomotive du vieux parti et du RND. Il annonce d’emblée la couleur, en insistant sur le lourd dossier de la corruption dans lequel des élus de sa formation sont impliqués.

Auparavant et à partir de Ain Temouchent, Soltani voulait solder ses comptes avec l’opposition interne à son parti formée essentiellement par les élus, et du coup, absorber la grogne de la base. Il annonça alors sa volonté de mettre de côté les élus actuels, « pour céder la place aux militants de base qui ont démontré leurs capacités à mobiliser », a-t-il argué. A Zeralda, le ministre d’Etat est allé plus loin, en proposant de lever les lois qui protègent les élus et responsables impliqués dans la corruption.

Au-delà de la crise interne qui secoue cette formation islamiste, c’est du ministre d’Etat qu’il s’agit. Ce dernier, pris dans son euphorie « islamiste », est allé jusqu’à vouloir dédouaner Droudkal, le « chimiste » et Emir du GSPC, des crimes qu’il a annoncés de surcroît d’avance.

Hadj Bouziane

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