Bouteflika :  »Le volontarisme ne suffit pas en matière d’investissement »

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Cette déclaration est extraite du discours du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, prononcé en ouverture des travaux du 10e Congrès de l’Union des hommes d’affaires arabes, qui se tient à Alger les 18 et 19 du mois en cours. Et d’ajouter : « Notre unité a impérativement besoin d’être renforcée par un vaste réseau de solidarités objectives procédant de réalisation concrètes et d’intérêts partagés ».

Ce sont 320 hommes d’affaires arabes en provenance de 17 pays arabes qui se rencontreront durant deux jours à Alger, à l’invitation du Forum des chefs d’entreprise (FCE), pour explorer les opportunités d’investissement dans notre pays. Il faut savoir que le volume d’investissements arabes en Algérie s’élève à 6 milliards USD, dont les meilleurs exemples restent les télécommunications avec les succès retentissants de Nedjma et surtout de Djezzy.

En dépit de la large disponibilité des ressources financières dans le monde arabe, ces investisseurs, signale le chef de l’Etat, restent « très faiblement orientés vers la valorisation des potentialités de toute nature que recèle notre région ». Etayant ses propos par des chiffres, Bouteflika soulignera que malgré une surface de 10% de la planète occupée par les pays arabes, habitée par 5% de la population mondiale, cette région n’attire que 2 % des investissements étrangers dans le monde, dont « une très faible partie consiste en des investissements interarabes ».

Ce qui a amené le président de la République à souligner que le « volontarisme à lui seul est disqualifié en matière de décision d’investissement ». Car, assure-t-il, « la réunion de conditions assurant une efficacité maximale et permettant une compétitivité internationale devient une exigence de plus en plus incontournable de l’investissement productif, qu’il soit d’origine extérieure à la région, interarabe ou même locale ».

Il est donc impératif, préconise Bouteflika, d’éviter « les objurgations stériles, et nous attacher pleinement à la seule interrogation qui vaille en cette matière : comment réunir les conditions favorisant l’investissement et présentant des avantages comparatifs ? » Un point qui devrait être, dira le chef de l’Etat, une préoccupation majeure et constante des gouvernements arabes.

A cet effet, poursuit-il, les avis et les recommandations des hommes d’affaires sont précieux, car « c’est d’eux que dépend l’accélération du processus de l’orientation de l’épargne arabe disponible au bénéfice de l’élargissement, de la modernisation et de la diversification des bases productives dans nos pays ».

Après un rapide survol des acquis et réalisations de l’économie algérienne, Bouteflika indiquera à l’adresse des centaines d’hommes affaires amassées pour la circonstance à la salle des congrès de l’hôtel Hilton, que « la quasi-totalité des secteurs d’activité ont été ouverts à l’initiative privée sans distinction d’aucune sorte entre les investisseurs nationaux et étrangers ». Une façon de les inviter à venir prospecter des opportunités d’investissement en Algérie, et de suivre ainsi l’exemple d’Orascom Télécom, Arab Gulf Bank, Sedar, Dar Al Dawa, et Wataniya Télécom, pour ne citer que cela.

Comme exemple des secteurs largement ouverts à l’investissement, le président de la République citera les banques, les télécommunications, les mines, les transports…

Par ailleurs, évoquant au passage le processus de privatisation des entreprises du secteur public, initié par l’Etat depuis quelques années, le chef de l’Etat révélera qu’un nouveau programme de privatisation est en cours de mise en œuvre. Car l’objectif est le désengagement de l’Etat, tout en favorisant, soulignera-t-il, le développement technologique et l’élargissement des capacités managériales.

Bouteflika assurera son auditoire que l’Algérie a pris des mesures et toutes les garanties nécessaires sur plusieurs plans pour l’encouragement de l’investissement. Le président de la République avouera, toutefois, qu’il serait vain de nier que des insuffisances demeurent dans le dispositif d’encouragement et de facilitation de l’investissement. « Nous nous employons, cependant, résolument et avec constance à les corriger », rassure-t-il. Il annoncera dans la foulée que des mesures ont été arrêtées, celles notamment liées à la disponibilité du foncier industriel et à la complexité des procédures d’attribution. Il est également attendu, dira-t-il encore, une amélioration sensible de la qualité du service financier, résultante de l’achèvement du programme de modernisation des banques.

Elias Ben

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