L’alliance sauve le FFS, Kecili élu

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C’est dans la logique des choses que s’est déroulé le scrutin hier au siège de l’APW pour élire Smaïl Kecili, à la succession de feu Rabah Aïssat, assassiné le 12 octobre dernier. La présidence de l’APW reste ainsi sous la tutelle politique du FFS. Le vote a eu lieu dans la transparence, sous le contrôle du wali de Tizi Ouzou, Hocine Mazouz, et du DAL (DRAG) de la wilaya.

Toutes les spéculations ayant précédé le scrutin se sont estompées le jour du vote. Les 47 élus à l’APW ont tous pris part à l’élection à bulletins secrets pour départager les deux seules candidatures à la succession de Aïssat. Il s’agit de Smaïl Kecili du FFS et de Mohand Ikherbane du RCD. Dans le corps électoral évalué à 47 membres, 15 reviennent au FFS, 11 au FLN, 11 au RCD, 5 au RND, 5 au PT. Pour rappel, l’élection de feu Aïssat en novembre 2005 avait nécessité la construction d’un front formé du FFS-FLN-RND-PT, pour isoler le RCD. Feu Aïssat avait battu grâce à l’alliance, le rival du RCD par 36 voix contre 11. C’est presque le même scénario qui vient de se rééditer hier. L’alliance tacite a fait bénéficier le candidat Kecili du FFS de 31 voix, glanées du FLN, du PT et de 3 voix sur 5 du RND, et on laisse entendre dans la salle des délibérations que 3 élus FFS se sont abstenus pour donner 3 bulletins nuls. Le candidat du RCD en sus de ses 11 voix, a glané seulement 2 voix du RND, ce qui l’amène à totaliser 13 voix, bien loin du FFS avec 31 voix.

Il faut dire que cette alliance au profit du parti de Hocine Aït Ahmed, ne s’est formalisée qu’à la dernière minute après d’intenses tractations. De son côté, le FLN qui n’a pas présenté de candidature, a tranché lors de sa dernière réunion de respecter le deal politique passé avec le FFS en novembre 2005, ne serait-ce que par devoir de mémoire à feu Aïssat. Le PT, qui détient un document dûment signé avec le FFS, n’a pas trop tourné en rond pour que ses 5 élus portent leur dévolu sur le candidat du FFS. Le PT, très résolu à ne pas soutenir le RCD, ne peut se targuer d’autre choix que de se reconnaître dans l’alliance avec le FFS. Par contre, le RND d’Ahmed Ouyahia, très courtisé par le RCD, a préféré donner consigne du libre choix à ses 5 élus. C’est ainsi que le RCD a bénéficié de deux soutiens et le FFS de trois voix du RND.

En tout état de cause, encore une fois, la confrontation FFS-RCD démontre que le FFS est toujours majeur et que le RCD reste mineur, même si les deux formations ne sont plus ce qu’elles étaient par le passé. Comptabilité politique oblige, le RCD ne sort jamais vainqueur dans un duel avec le FFS. On croit savoir d’ores et déjà que Kecili, le désormais P/APW, aurait négocié avec le FLN pour une vice-présidence, qui aura plus de prérogatives et de pouvoirs, loin de celle cédée par feu Aïssat qui, en fait, n’était que coquille vide avec une commission présidée par le FLN. Le nouveau locataire de l’APW, succédant à feu Rabah Aïssat, aura à gérer les 10 mois restants de la mandature, qui expirera en octobre 2007. En dépit d’une candidature un peu controversée par les cadres du FFS, du fait du mode de désignation, qui a pris le pas sur la pratique démocratique dans la structure, le FFS sort tout de même vainqueur lors de cette échéance et la discipline partisane a quelque part prévalu à quelques nuances près. Cette victoire servira à coup sûr au moral des troupes du parti de Hocine Aït Ahmed, frappé ces derniers mois d’une déliquescence organique interne, et même si la contestation reste de mise dans la structure. Il a fallu plus d’une heure, hier, pour organiser cette élection qui a consacré le candidat FFS à la victoire, sans que cela ne suscite de l’enthousiasme parmi les militants du parti présents en grand nombre dans la salle.

Khaled Zahem

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