»Le retour des gendarmes ferait replonger la région dans le chaos… »

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Le Mouvement citoyen des archs demeure intraitable sur la question du retour des gendarmes en Kabylie. C’est, du moins, ce qui ressort des dernières sorties médiatiques de la CADC et de certains de ses délégués. Le communiqué rendu public le week- end dernier a été appuyé et très profondément développé par Belaid Abrika qui a tout simplement estimé que la région de Kabylie n’est pas encore prête à assister au redéploiement de ce corps. « Les sensibilités ne se sont toujours pas dissipées, et cela s’explique par le fait qu’il n’y a eu aucune réparation morale des exactions commises par les gendarmes en Kabylie. On croyait apercevoir une lueur d’espoir lors de la réouverture du dossier Guermah au niveau de la deuxième chambre d’accusation de Tizi Ouzou en août 2005, mais, hélas, le transfert du dossier des accusés depuis le tribunal militaire de Blida ne s’est toujours pas effectué… ». Pour le délégué de la CADC, il n’y a même pas lieu de parler de la position du mouvement puisque celle-ci est clairement stipulée dans le 4e point de la plate-forme d’El Kseur,qui demeure le seul document de référence des archs. Par contre, Abrika s’en est violemment pris aux positions des certains partis de la région qui se sont exprimés sur la question du retour des gendarmes en les qualifiant de « revirement spectaculaire ». « Je tiens à rappeler que lorsque la région a sombré dans les violences en avril 2001, l’APW de Tizi Ouzou s’est réunie en session extraordinaire ouverte a compter du 30 avril pour adopter, à l’unanimité, une résolution stipulant clairement l’exigence du départ immédiat et inconditionnel de toutes les brigades de la gendarmerie !. Remarquez ici que la classe politique était la première à demander l’éviction des gendarmes et qu’à cette époque-là, la plate-forme d’El Kseur n’était pas encore élaborée… ». Ceci étant, et à la question de savoir quelle position adoptera le mouvement si le redéploiement des hommes en vert venait à être concrétisé sur le terrain, Belaid Abrika répond sèchement : « Cela pourrait nous mener vers une nouvelle situation de chaos dans l’immédiat ou à court terme. Ça demeure une éventualité très plausible, mais au cas où cela arrive, nous dégageons toute responsabilité ! « . Dans cette même logique, le délégué des Genêts affirme ne se référer qu’aux engagements pris par l’Etat algérien lors des nombreux rounds de pourparlers autour de la mise en œuvre de la plate-forme d’El Kseur. Des engagements qui focalisent essentiellement sur le renforcement de la présence policière pour lutter contre la délinquance et la criminalité ainsi que le jugement des gendarmes impliqués dans les meurtres commis en Kabylie lors des douloureux événements qu’elle a connus. En plus clair donc, les archs semblent s’entêter à défendre leur position sur l’éventuel retour des gendarmes, qui, selon les propos même d’Abrika, ont toujours symbolisé la corruption, la hogra, les passe-droits et les trafics en tous genres. « Allez voir ce que font ces gendarmes actuellement avec les barons du sable ! Certains d’entre eux, pourtant simples auxiliaires, roulent avec des véhicules haut de gamme, alors qu’ils viennent juste d’être affectés dans la wilaya. Pour nous, les choses sont très claires, si les gendarmes reviennent, c’est toutes ces pratiques qui devront inexorablement réapparaître, c’est pourquoi nous continuons à nous y opposer !… », a-t-il conclu.

Ahmed B.

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