Ce terme que l’on ne retrouve dans aucun dictionnaire de la langue française, car n’existant pas, est pourtant fortement usité à tort et à travers dans l’ensemble des quotidiens nationaux qui publient les ‘’avis d’infructuosité de l’Anep’’. Ce mot serait censé qualifier une offre de marché jugée infructueuse malgré les multiples avis d’appel lancés via la presse. Cependant, ce terme reflète on ne peut plus clairement l’échec constant de certains secteurs publics qui ne savent plus comment expliquer la faible productivité de ces organismes étatiques. Mais là encore et selon l’avis de Benachenhou, ex-ministre des Finances qui s’adressait à de jeunes diplômés de l’Ecole supérieure algérienne des affaires lors d’une conférence jeudi dernier à Paris, les entreprises privées de notre pays connaîtraient un déficit en management ainsi qu’un déficit d’organisation juridique. Ainsi, l’ensemble du secteur privé algérien serait donc en état de carence, pour ne pas dire carrément infructueux aux yeux de l’ancien argentier du pays. Toutefois, Benachenhou, qui en tant que ministre des Finances et conseiller économique du président de la République avait déclaré lors d’une conférence de presse en 2003 ‘’que l’économie étatique avait conduit à une économie de gaspillage’’. Depuis, l’investissement de certains patrons privés a permis de réduire considérablement le taux de chômage tout en apportant des monnaies sonnantes et trébuchantes dans les caisses du Trésor public. En plus de la gymnastique administrative devant la bureaucratie ambiante s’ajoutent les charges fiscales auxquelles sont soumises les entreprises relevant du domaine privé. Des charges et autres taxes étouffantes pour le patronat mais néanmoins assez conséquentes pour le fisc qui bénéficie d’une manne qui gagnerait à être utilisé à bon escient pour ‘’la mise à niveau’’ souhaitée par Benachenhou. C’est le cas des assurés sociaux qui travaillent pour le secteur privé et qui ne peuvent être remboursés auprès des CASNOS de leurs lieux de résidence, sous prétexte que leurs employeurs s’acquittent de leurs cotisations auprès d’une caisse se trouvant souvent près du siège social de ladite entreprise. Un autre exemple de discrimination entre le secteur public et le privé concerne le fait que les fonctionnaires de l’Etat disposent de certaines réductions auprès des agences de la SAA pour leur assurance automobilestandis que les personnes travaillant pour le secteur privé se voient contraints de s’acquitter de la totalité de la somme pour assurer leurs véhicules. Des prédispositions somme toute favorables et qui demeure l’apanage des personnes ayant l’opportunité de travailler pour le secteur public. L’organisation d’un débat national sur l’économie du secteur privé et public ferait sûrement et clairement ressortir que l’Etat doit a priori donner la même chance à tous les Algériens travaillant pour une seule et unique économie nationale, tout en se décrispant pour permettre à l’ensemble des travailleurs d’évoluer dans leurs secteurs respectifs en parfaite harmonie sans qu’aucune ‘’infructuosité’’ latente ne soit évoqué de part et d’autre.
Hafidh Bessaoudi