Un succès malgré des insuffisances

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C’est ce qu’a annoncé M. Boucenna, président du comité d’organisation du salon lors d’une conférence de presse animé à la SAFEX, Pins Maritimes, à Alger. Accompagné de Mohammed-Tahar Guerfi et Sid-Ali Sekhri, respectivement présidents du Snel (Syndicat national des éditeurs libres) et de Aslia (Association des libraires algériens) et membres du comité d’organisation, M.Boucenna a souligné que le Salon international du livre d’Alger est l’un des plus grands salons du monde. Lors de la présentation du bilan du 11e SILA, M. Boucenna a estimé le nombre des visiteurs à 350000, et ce, en se basant sur les chiffres communiqués par les responsables de la SAFEX. Selon lui, 687 maisons d’éditions ont marqué leur présence alors qu’elles étaient au nombre de 667 durant la 10e édition du salon. Le nombre des maisons d’éditions algériennes a atteint 130 exposants contre 67 durant la dernière édition. Celles-ci ont occupé un espace de 9560 m2 au lieu des 8500 m2 de l’année dernière. Il a estimé à 93 000 le nombre de titres présentés au public contre 85000 titres en 2005. « Nous avons proposé un programme riche et diversifié dans sa quasi-totalité », dira-t-il, commentant le succès connu par le 11e SILA. Interpellé sur la vente, à large échelle au niveau de certains stands du salon, de produits audio-visuels malgré les déclarations concernant l’interdiction d’une telle commercialisation, le président du comité d’organisation a précisé que les exposants ont été enjoint de se conformer au règlement intérieur du salon. « Il n y a pas eu autant de CD et cassettes que l’année passée », a-t-il rappelé en ajoutant : « nous comptons accentuer la révision du règlement intérieur pour améliorer cet événement culturel. » S’agissant des défaillances enregistrées lors de la programmation des animations culturelles, M. Sakhri a souligné que le volume horaire de ces animations tenues par d’éminents intellectuels : écrivains algériens et étrangers, a été revu à la hausse en passant de 60 jusqu’à 75 heures. « Nous avons accédé à la demande de certains conférenciers », dira-t-il avant de rappeler la désaffection du sociologue algérien, Malek Chebel en raison de la déprogrammation de son vol. Plus loin, le président de Aslia a lié les insuffisances connues par le 11 SILA à l’image de l’Algérie, tout en affirmant que le succès du salon se mesure à l’affluence importante du public et à sa médiatisation. Interpellé sur la prédominance du livre dit salafiste et islamiste dans la plupart des rayonnages du salon, M. Boucenna a souligné qu’il faut différencier le livre religieux et le livre islamiste subversif « Il faudra veiller à ce que le salon ne soit pas utiliser de plate-forme pour le livre subversif quel qu’il soit », a-t-il soutenu en estimant qu’une commission interministérielle a fait son travail pour éviter cette dominance du livre islamique. Abondant dans le même sens, M. Guerfi a insisté sur le fait que le comité d’organisation du salon n’est pas responsable du contenu des livres qui atterrissent sur les stands du SILA mais cela relève, dit-il, des prérogatives des autorités concernées qui décident sur qui a le droit de présenter des livres au salon.

A la question de savoir quelles sont les raisons qui ont empêchés des exposant à ne pas présenter leurs livres, six jours après l’entame du salon, M. Boucenna a tenu à stigmatiser l’attitude de certains exposants,issus des pays arabes, en déclarant avoir rencontré des problèmes avec eux. « Certains sont arrivés en retard et d’autres ont perdus leurs documents. Dans le but de faciliter les conditions de dédouanement nous avons travaillé en étroite collaboration avec la douane. Huit conteners uniquement ont fait un retard sur un nombre important. », a-t-il noté avant de préciser : « Nous tenons à appliquer le règlement intérieur pour la 12e édition quitte à avoir 50 exposants. » Répliquant à une question inhérente à l’absence de moyens logistiques pour faciliter le travail des journalistes durant le déroulement des activités du salon, M. Boucenna a reconnu ne pas avoir atteint ses objectifs sur ce point. Arrivé en retard et intervenant de manière peu avenante, le directeur de la SAFEX, M.Gasmi, a estimé contrairement aux déclarations de M. Boucenna, que les moyens mis au service de la presse sont disponibles, à l’instar de la Gazette du salon Des propos vite battus en brèche par les journalistes présents dans la salle de conférence. Non content, M.Gasmi répliquera en substance : « A la limite on n’est pas obligé de mettre ces moyens à votre disposition ». Encore des assertions déplacés à l’égard des médias. Ces derniers ne se font pas prier pour quitter rapidement la salle de conférence, laquelle s’est terminée …en queue de poisson.

Hocine Lamriben

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