“Socothyd fermée jusqu’au 9 décembre”

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Le Conseil d’administration de l’usine Socothyd, sise à Isser, 21 km à l’est de Boumerdès a pris avant-hier la décision de fermer la dite entreprise étatique spécialisée dans la fabrication de produits para-pharmaceutiques.

Epilogue d’un affrontement qui s’est envenimé, en fait, suite à une grève illimitée déclenchée par les travailleurs depuis un mois.

Genèse d’un conflit

Lorsque le mot d’ordre de cet énième débrayage a été lancé le 30 octobre dernier, le P-DG de cette entité économique y a vu une déclaration de guerre.

Usant d’un ton diplomatique, ce responsable qui craignait un risque de dérapage – d’autant que la dite grève a été encore une fois orchestrée à ses dires par une ex-instance syndicale dissoute il y a plus d’une année par l’Union locale UGTA – a tenté tout d’abord de désamorcer le conflit en programmant successivement trois réunions entre le 5 et le 21 du mois courant avec les protestataires.

Les rencontres entre la direction et les délégués des travailleurs se déroulaient, a-t-on signalé, dans une atmosphère de plus en plus violente.

Les grévistes s’en tiennent à leur principale revendication mise en avant déjà, depuis le printemps 2005, à savoir le départ du P-DG accusé “d’avoir mal géré l’entreprise pour qu’elle soit bradée”.

M. Achaîbou contre-attaque et licencie une vingtaine d’employés, ceux-là mêmes (à ses dires) qui déclenchaient régulièrement des grèves depuis 18 mois au nom d’une section syndicale pourtant dissoute, donc interdite de toute action de ce type. Décision est prise par le même responsable de traduire, ce groupe d’employés en justice après que l’inspection départementale du travail eut statué sur le cas.

Mais ayant constaté que ce groupe-là se permettait d’entrer au parc de l’usine, le Conseil d’administration de Socotyd prendra la décision de fermer l’entreprise jusqu’à nouvel ordre.

Dimanche dernier, les services de daïra ont, pour rappel, tenté à leur tour une conciliation. Mais entre les grévistes qui exigent le remplacement du P-DG par un autre, en plus de la réintégration des 20 travailleurs suspendus, et les membres du conseil d’administration, la tentative de renouer le dialogue s’est révélée impossible.

Contacté par nos soins, hier encore en milieu d’après-midi, M. Achaibou a précisé qu’il s’est fixé l’échéance du 9 décembre prochain pour redresser la situation au sein de l’entreprise. Il rappellera que celle-ci a toujours engrangé des bénéfices. Contre les allégations des grévistes dont le nombre réel ne dépasse pas, selon lui quatre vingt dont une vingtaine de meneurs, il indiquera qu’”une opération d’audit pour la période allant de 2000 à 2006 y a été effectuée tout récemment.

Et de trancher : Les cas d’indiscipline seront examinés dans le souci d’envisager avec confiance l’avenir pour cette société qui a permis depuis trois décennies la création de dizaine de postes d’emploi.

Le commun des citoyens à Isser constate avec étonnement que Socothyd traverse une période crise, alors qu’elle fut jusqu’à une date récente considérée comme un des fleurons industriel de la wilaya de Boumerdès.

Crise due au départ à une érosion de confiance entre son premier responsable et un groupe de représentants des employés. En filigrane, il y eut mésentente sur la question de la privatisation de Socothyd, a-t-on signalé. Les dits représentants n’ont pas été reconnus par les instances syndicales concernées. Et ce fut le cycle de grèves répétées.

Hier, de nombreux travailleurs ont été encore empêchés par des renforts policiers de franchir le portail de l’usine Socothyd. La plupart d’entre-eux s’accrochent à leur poste d’emploi.

Salim Haddou

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