Said Bouhadja, secrétaire national à la communication du FLN, est sorti récemment de sa réserve pour fustiger les pro-Benflis, ex-secrétaire général du plus vieux parti, dégommé lors du congrès dit de réconciliation. S’adressant au militants et cadres de son parti à Oran, Bouhadja ne s’est pas encombré des usages consacrés, depuis le congrès ayant plébiscité Belkhadem à la tête de l’ex-parti unique. Il y a des cadres qui utiliseraient, selon lui, la frange favorable à Benflis comme « un fonds de commerce », pour reprendre ses propres déclarations. « Le seul but de ces cadres est de diviser pour régner », a-t-il tenu à affirmer. Bouhadja, proche collaborateur de Belkhadem au FLN et l’un des artisans de ce qui est appelé congrès de réconciliation, n’a pas caché sa crainte de voir resurgir l’idée, galvaudée au sein du ce parti » d’un Benflis redresseur « . Les appréhensions de Bouhadja de voir le parti majoritaire emporté par une crise endémique, sont tout à fait justifiées vu l’incapacité de l’actuelle direction de structurer le parti depuis le congrès, en plus de la concurrence sourde, à laquelle, Amar Saidani, l’actuel patron de la chambre basse du parlement, soumet son secrétaire général et allié dans l’opération de « redressement » du parti.
Belkhadem qui se trouve dans l’incapacité d’imposer une discipline même parmi les membres de la direction, en témoigne le différend qu’il a eu avec Amar Saïdani, suite aux initiatives de ce dernier de s’impliquer dans le terrain pour le renouvellement des instances locales du vieux parti, une attitude qui a suscité la colère de la base dans plusieurs wilayate, se trouve confronté à un véritable dilemme. D’une part, il n’arrive pas à répondre aux attentes de ses partisans dans l’opération qu’il a piloté pour le » redressement » du parti, puisque ces derniers sont restés dans leur majorité en dehors des structures locales, dominées présentement par le » personnel » hérité du temps de Benflis. D’autre part, il est confronté aux appétits de ses proches collaborateurs, devant l’œil vigilant de Abada, secrétaire général à l’organique et l’un des partisans du secrétaire général déchu, comme il a été l’artisan du huitième congrès invalidé par décision de justice.
Bouhadja qui a choisi Oran pour tirer la sonnette d’alarme, cherche plutôt à attirer l’attention de la base oranaise, où paradoxalement, la direction actuelle fait face à toutes les misères pour le renouvellement des mouhafadhates et Kasmates.
En effet, rien que pour la wilaya d’Oran, le vieux parti fait face à la guerre que se livre trois bureaux de mouhafadhate parallèles, dont la première est animée par un ex -colonel de l’ANP à la retraite et la deuxième par Brahma Djelloul, actuel président de l’APW. Une situation traduisant certes l’instabilité dans laquelle, l’ex-parti unique se débat et qui risque de s’aggraver, suite au procès de Nourredine Djellouli, qui a été dégommé de manière peu respectueuse de la législation régissant les communes. Djellouli, ex-secrétaire général de la puissante UNJA au temps du parti unique et mouhafedh de Skikda, au temps du coordinateur du parti unique, le défunt Messaâdia qui vient d’écoper d’une année de prison avec sursis risque de refaire surface, lui qui a été assimilé pour l’un des fervents partisans de Benflis. L’actuel Chef de l’exécutif national et sectaire général du FLN, se trouve en butte au problème des sénatoriales, où son électorat risque l’éparpillement, face aux appétits d’une grande frange de ses élus, en plus du risque certain de charrier en cours de route, des structures héritées de l’époque de Benflis, jusqu’aux locales et législatives de 2007, avec un grave problème de discipline au sein de sa direction.
Hadj Bouziane