La police judiciaire de Tizi Ouzou vient de réussir un nouveau coup de maître. Il y a moins d’une semaine et en dépit du caractère complexe de l’affaire, elle a dû faire étalage de toute sa compétence pour neutraliser un personnage qui ne cessait de harceler un riche industriel de Tizi Ouzou en vue de lui subtiliser une importante somme d’argent. Les faits de cette étonnante histoire remontent au 16 novembre dernier lorsque la victime a reçu un premier appel téléphonique sur son portable. L’interlocuteur se présenta alors comme étant membre d’un groupe armé mandaté par ses “pairs” pour exiger de l’homme d’affaire une dîme de 35 millions de centimes et ce comme première tranche, faute de quoi la “djamaâ moussalaha” procéderait au rapt de la victime sans délai ni ultimatum. Les appels du mystérieux personnage se sont répétés plusieurs fois durant les journées du 16 et 17 novembre avec à chaque fois la réitération des menaces toujours aussi tranchantes.
Prise de panique, la victime n’avait plus d’autre alternative que de déposer plainte auprès de la P.J. de Tizi Ouzou.Lorsque celle-ci se saisira de l’affaire, elle constatera non sans un certain désarroi, qu’elle avait affaire à un petit malin, puisque ce dernier prenait le soin d’utiliser une nouvelle puce pour chaque communication. Toutefois, les enquêteurs de la P.J. ne s’avouent pas vaincus pour autant. En procédant par élimination et en établissant des liens entre les faits de cette affaire, ils élaboreront un minutieux procédé technique (que nous n’avons aucunement le droit de divulguer) pour remonter jusqu’au maître-chanteur. Pour cela, les policiers n’avaient plus qu’à attendre que ce dernier se manifeste (même avec une énième puce) pour le localiser, et pourquoi pas l’identifier. ça sera chose faite quelque temps après.Le propriétaire du téléphone portable est immédiatement arrêté et c’est lui qui conduira les enquêteurs au principal mis en cause et là, surprise, la police découvrira avec stupéfaction qu’il ne s’agit ni d’un terroriste, ni d’un émir, encore moins d’une personne ayant un quelconque lien avec les groupes armés. C’est un citoyen de Tizi Ouzou, âgé de 42 ans et répondant aux initiales de T.K., qui a fait le coup.
Confronté aux irréfutables preuves réunies par la P.J., l’accusé n’a pas tardé à passer aux aveux.
Déféré jeudi dernier, devant le procureur de la République près le tribunal de Tizi Ouzou, il a été placé sous mandat de dépôt.
Omar Ben Mohand