Le «folklore» de la direction de la culture

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Tout d’abord ce communiqué diffusé et transmis par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou. «Nous avons l’honneur d’informer l’ensemble de la famille de la presse que dans le cadre de l’encouragement des jeunes talents de la wilaya de Tizi-Ouzou, la Direction de la Culture et l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC) organisent des spectacles artistiques sous le thème : «Lumière sur la nouvelle scène de la chanson amazighe» en hommage à Cherif Kheddam, Brahim Izri, Taleb Rabah, Djamila et Mohamed Lamari, du 28 au 30 décembre 2019 au niveau de la grande salle de la Maison de la Culture Mouloud Mammeri.

Les spectacles seront animés par Arezki Ouali, Malik Kezoui, Sihem Stiti, Cilia Ould Mohand, Bilal Mohri, Achour Amroun, Yasmine Taleb, Nassima At Ammi, Fella Bellali, Mokrane Radji, Sarah Mahour, Lounes Chelleli, Zahoua Mahour, Aziz Rezgui, Hamza Zaabot. La presse et le public sont cordialement invités». Fin du communiqué. Au-delà de la louable initiative de mettre à disposition ou de permettre un espace, une scène à des jeunes talents de la chanson «amazighe» ou kabyle pour s’affirmer, la forme mise en avant pour faire de la communication autour de la manifestation trahit cette tendance des initiateurs à vouloir flasher ou encore s’attirer les projecteurs en usant de noms qui ne laissent pas indifférent.

Et quels noms ! Brahim Izri s’il vous plait ! L’immense Djamila ! L’inégalable Taleb Rabah ! L’école Cherif Kheddam ou encore l’historique Mohamed Lamari. A eux cinq, ils incarnent une grande belle série de leçons de vie, de parcours, d’écoles, de cultures, et chacun d’eux mériterait modestement des forums, des séminaires, des colloques, des rencontres régionales, nationales, sinon internationales, ou encore des études plus sérieuses que de les mettre dans un panier pour les besoins d’une promotion folklorique d’une série de spectacles artistiques pour jeunes talents.

Et quels jeunes talents ! Dans la liste confuse, le nom de Siham Stiti est inclus. Pour une artiste, qui s’apprête à célébrer son 50e anniversaire et ses 25 ans de carrière entamée avec une première scène en 1994, une première télé en 1996 et un premier album en 1997, il n’est quand même pas trop classe, pour ne pas dire que c’est maladroit, voire inélégant, de la cataloguer dans cette catégorie de jeunes talents… Un peu de sérieux tout de même… La culture ne doit pas être réduite à des effets d’annonce. Même le folklore est un art qui nécessite toute une maîtrise !

Amar A.

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