“C’est une identité sonore propre à moi”

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La dépêche de Kabylie : Vous souvenez-vous de vos débuts ?

ll Slym : C’est mon père qui m’a offert ma première guitare en récompense pour ma bonne conduite aux études. C’était à l’âge de douze ou treize ans. Si je ne dis pas de bêtise, cela remonte à 1995.

Et puis il y a eu cette première cassette…

ll Oui, c’était du temps où je vivais encore en Algérie. Le produit est intitulé Alalla. Ce fut sous mon vrai nom, Slimane Zerrougui. Et là, je tiens à rendre hommage à Said Kezim, Rabah Oukrine et Hakim Amar Khodja avec lesquels j’ai travaillé à Ouled Fayet. La cassette est sortie en Algérie et en France.

Est-ce que vous avez fait appel à un parolier ou à un compositeur pour vous aider ?

ll C’est sûr que j’ai toujours aimé prendre conseil mais j’ai toujours été auteur-compositeur de mes œuvres.

En quelle année êtes-vous allé vous installer en France ?

ll Mon départ en France est intervenu en l’an 2000. Au départ, j’ai franchement galéré pour trouver une certaine stabilité car il fallait penser à assurer et régulariser ma situation sans pour autant rompre avec ce lien qui me tenait à la musique. Ce n’était pas évident.

Parlez-nous un peu de votre nouvelle situation depuis que vous êtes en France. Etes-vous passé chanteur professionnel ?

ll Cela dépend du sens où est orienté le terme professionnel : si c’est au sujet du travail, oui ; j’aime bien le meilleur, la perfection lorsque c’est possible ; maintenant, si vous insinuez que je fais de la musique mon métier, je vous dirai tout de suite non.

C’est beaucoup plus une passion. D’ailleurs, mon prochain produit, qui sortira prochainement, j’ai commencé son enregistrement en 2000.

On peut donc dire que vous avez pris tout votre temps…

ll C’est aussi une question de moyens, mais en définitive ce retard m’a servi quelque part, car tout ce temps passé m’a forgé et m’a permis de voir les choses avec du recul.

Grosso modo, que contient ce nouveau produit ?

ll Je chante par exemple Les enfants des montagnes berbères : c’est pour mettre en exergue mon attachement à mon pays. J’ai voyagé à travers mon passé, et je fais le constat de mon présent. Je relève mes regrets et toutes ces galères subies par l’étranger que je suis en France.

J’ai consacré aussi un titre spécial à Mon pays, à travers lequel je fais un rappel historique concernant- si on peut appeler ça comme ça- les chapitres manquant dans l’histoire amazighe.

Il y a aussi Venez tous, une chanson d’amour, de fête, Rien ne changera, qui a trait à la déception. Celles-là, je les ai enregistrées en 2004. Enfin, en 2006, j’ai enregistré Oh ! Dis-moi, et Laissez-le : des titres d’amour.

Est-ce que vous êtes satisfait de ce que vous avez fait ?

ll Vous savez, les enregistrements en France coûtent de l’argent. J’ai travaillé selon mes moyens mais je ne me plains pas trop. Comme je le disais tout à l’heure, je ne vis pas de la chanson: c’est juste une passion. Je suis en train de mettre l’argent que je gagne dans mon autre travail, dans les enregistrements.

En dehors du fait que vous en faites votre passion, avez-vous un autre but en faisant de la chanson ?

ll J’essaye en toute modestie d’apporter un petit plus en introduisant d’autres sonorités par exemple. Vous savez, la musique c’est comme chacun la ressent. Moi, en tous les cas, je m’investis dans le  » Yal  »

Donc, c’est votre genre musical ?

ll Absolument. C’est un style de mélanges de sonorités avec la particularité de l’introduction d’une mandoline à double corde.

Au passage, je salue son précurseur : Takfarinas. Maintenant, pour revenir à l’album, je signalerai que ce nouveau CD sera distribué en Algérie par les éditions « Belda diffusion ». Son titre est Oh ! Dis moi.

En ce qui concerne les musiciens qui vous accompagnent ? Vous avez votre propre groupe ?

ll Pas vraiment. Les musiciens avec qui j’ai travaillé, je les ai tous rencontrés par hasard sur différentes scènes parisiennes.

Pour finir cet entretien vous direz quoi ?

ll Dans mon CD intitulé Oh ! Dis-moi, qui sortira ces jours-ci, j’ai essayé d’apporter une identité sonore propre à moi afin que je puisse transmettre mon message, et j’espère que ça plaira.

C’est votre dernier mot ?

ll (Rire !) Vous savez, j’ai fait l’école buissonnière et je reste un libre penseur. J’aime la Kabylie, et permettez-moi juste un petit coucou à mon père.

Entretien réalisé par D.C.

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