Coup dur pour le secteur du bâtiment qui souffre déjà de la vertigineuse envolée des prix du sable, des ingrédients et de la ferraille tous diamètres confondus, et voilà que vient s’ajouter cette fermeture provisoire de la grande cimenterie de Sour El Ghozlane pour accroître les multiples contraintes liées à l’approvisionnement en matériaux de construction pour ce stratégique secteur. En effet, en l’espace de quelques jours, tous les stocks de ciment disponibles en grandes quantités dans les espaces de vente se voient épuiser en un temps record. Le prix d’un quintal avoisine les quelque 750 dinars, si l’on arrive déjà à se le procurer car, faudrait-il le rappeler, c’est cette cimenterie de Sour El Ghozlane en arrêt de production depuis quelques jours, pour des raisons que l’ont ignore encore, qui alimente tout le centre du pays en plus, bien sûr, de l’usine ACC appartenant à l’égyptien Orascom qui à elle seule, ne peut satisfaire les besoins de demandes de ce matériau, sans cesse grandissantes de par les très nombreux chantiers publics et privés en cours de réalisation. C’est dire enfin que ce déséquilibre flagrant entre l’offre et la demande risque, on ne peut plus sûr, d’affecter le coût déjà faramineux du logement, “nous devons avouer que quelquefois nous travaillons à perte dans certains chantiers en raison de cette instabilité récurrente des prix des matériaux de construction”, regrette un entrepreneur en bâtiment qui n’exclut pas de changer d’activité si cette situation serait amener à perdurer. En somme, que ce soient les grands chantiers de travaux publics, de logements ou encore de l’habitat rural, ceux-ci sont en train de traverser une cruelle période au point où plusieurs d’entre eux se sont déjà mis délibérément en veilleuse.
Idir Lounès