L’Association des éleveurs de la wilaya de Tizi Ouzou organisent ces jours-ci des réunions à travers les quatre coins de la wilaya dont l’objectif est d’organiser “une riposte contre la situation, pénible, que connaît leur activité”.
Après Fréha, le bureau de cette association a organisé, dans la matinée de jeudi, à la Maison de jeunes de Tikobaïn, une assemblée générale ayant regroupé les éleveurs de Makouda, Ouaguenoun, Tigzirt, Aït Aïssa Mimoun, Iflissen, Mizrana. Près d’une quarantaine de paysans ont tenu à être présents à cette rencontre.
Dans leurs interventions, les éleveurs n’ont cessé de dénoncer et de tirer la sonnette d’alarme sur les conditions pénibles qu’ils endurent dans l’exercice de leur profession. “La profession de l’élevage est sinistrée”, déclare un agriculteur. Et à un autre d’enchaîner à l’adresse des participants : “Si nous ne réagissons pas, nous allons finir bientôt par fermer nos écuries et nous retrouver dans la misère”, s’inquiète-t-il. Les membres de l’association dans leurs interventions, n’ont cessé de souligner les maux et les insuffisances qui rongent cette activité du secteur primaire. Et aux éleveurs de réagir : “Nous sommes avec vous. Faites quelque chose !” L’un des membres répondra : “Il ne suffit pas de le dire. Il faut acheter les cartes d’adhésion et nous organiser beaucoup mieux, car sans union, nous n’aurons point d’acquis.”
L’un des membres de cette association a comparé la situation des éleveurs de notre pays à d’autres à travers le monde, il dira : “Ailleurs, par exemple en France, l’éleveur bénéficie d’une politique d’aide de la part de l’Etat, que ce soit dans la consommation du gasoil, le fourrage, les impôts, les crédits bancaires, etc. Ça n’a jamais été le cas pour nous”.
Un autre délégué a haussé le ton pour dire : “Nous aussi, nous allons bouger. Nous allons nous présenter devant tous les responsables concernés afin de revendiquer nos droits et avoir plus d’égard pour notre activité”. Pour rappel, la situation difficile des éleveurs qui ne bénéficient pas d’une politique claire d’aide, s’est aggravée dramatiquement suite à la sécheresse qui sévit dans le pays ces derniers mois. C’est ainsi que les prix des fourrages ont connu des augmentations variant entre 50% et 100%”. Les éleveurs veulent mieux s’organiser pour attirer l’attention des pouvoirs publics.
A titre d’exemple, ils réclament des mesures de compensation pour faire face à la flambée des prix des aliments alors que le prix du lait connaît une stagnation. Une autre réunion qui regroupera tous les éleveurs de la wilaya, est prévue pour le 28 de ce mois à Boukhalfa. Cette rencontre sera la dernière du périple des dialogues entre éleveurs avant d’adresser une requête globale à la direction des services agricoles (DSA) de la wilaya, ainsi qu’au ministre de l’Agriculture.
Désormais, les agriculteurs affichent leur détermination à se prendre en charge efficacement.
Mourad Hammami
