Depuis quelques semaines, un vent de mécontentement souffle sur certains centres de formation professionnelle de Kabylie. Les plus touchés sont les établissements nouvellement créés comme celui de Béni Maouche. Lancé en 1998, il n’a cessé d’accumuler les problèmes au point où le personnel s’est insurgé contre l’administration (La Dépêche du 18 avril) mais il n’y a pas que ce centre à connaître des difficultés. Le premier problème— et ce n’est pas des moindres— est le manque d’enseignants spécialisés pour assurer les diverses formations données. Par ailleurs, beaucoup de cadres, notamment dans les régions déshéritées ou éloignées des grands centres urbains, n’ont pas le niveau requis pour enseigner. Beaucoup sont aussi des vacataires, ce qui explique le fort taux d’absentéisme de certains enseignants. D’où le découragement de nombreux stagiaires qui, dans certaines filières, finissent leurs apprentissages sans avoir fait de formation théorique ou alors avec de vagues notions seulement. Dans certains centres encore, le nombre de filières, est très réduit : certes, on peut toujours être pris, pour la pratique dans une entreprise, mais pour le cycle théorique, il faut se déplacer et souvent très loin de sa commune d’origine. Ce qui occsionne, pour les jeunes, souvent pauvres, des dépenses en transport et en nourriture, les cantines n’existant pas partout. L’apprenti reçoit en principe un pré-salaire de son employeur mais celui-ci est généralement faible, en tout cas bien en-deçà de ce qui est prévu par la réglementation… Il est peut-être temps de revoir le fonctionnement de ces centres qui, rappelons-le, sont destinés à absorber les élèves exclus du cycle scolaire.
S. Aït Larba
