Trois ans de prison dont deux avec sursis pour tentative de viol

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Il a 29 ans, elle 28 au moment des faits. Après son travail à 17h, elle rentre chez elle par un chemin traversant un champ isolé. Soudain, elle sent une présence derrière elle, elle se met à courir, il la poursuit. Elle tombe. Il la rattrape. C’est cette affaire de viol ou de tentative de viol que le tribunal criminel près la cour de Béjaïa a eu à examiner hier à huis clos. Le procureur général a requis 10 ans de réclusion criminelle contre l’accusé, cependant le verdict prononcé par le juge après délibérations n’a été que de 3 ans de prison dont 2 avec sursis. Les faits de cette affaire remontent à l’après-midi du 6 juillet 2004.

Ce jour-là vers 17 h, S. F. qui travaille comme coiffeuse à Ighzer Amokrane regagne son domicile à pied. Quand elle arrive tout près de la maison dans un champ appartenant à sa famille, son agresseur violeur, qu’elle connaissais bien d’ailleurs, puisque c’est un voisin du village et un ancien camarade de CEM, s’est mis à sa poursuite. Quand il la rattrape, selon les recoupements des déclarations faite à la barre, il l’allonge sur le sol en la saisissant par les cheveux et par le cou pour l’empêcher de crier. Mais en se débattant comme elle peut, elle finit par le griffer des deux mains au visage sur les deux joues.

Elle avance qu’étant plus fort qu’elle, il a réussi à lui enlever à moitié le pantalon et à abuser d’elle. Elle ajoute qu’elle s’est laissée faire parce qu’il la menaçait de mort. Lui, en revanche soutient que s’il se trouvait au moment des faits dans le champ, c’est parce qu’elle lui avait donné rendez-vous. Il déclare devant le juge qu’elle était consentante, qu’elle a enlevé elle-même son pantalon. Mais qu’il n’a pas pu aller jusqu’au bout de son acte et qu’il s’était même sauvé vu que, avoue-t-il au juge, d’une part c’était la première fois qu’il découvrait l’intimité d’une femme et d’autre, il a vu l’oncle de la jeune fille se diriger vers le champ. La défense assurée par maître Moussaoui Abdellah, commis d’office, a surtout axé son intervention sur la situation sociale de l’accusé. Elle plaidera les circonstances atténuantes les plus larges pour son client qui a été abandonné dès son jeune âge par son père qui est parti en France sans plus donner signe de vie et par sa mère qui s’est remariée de fait du départ de son mari il a été dans un premier temps recueilli par ses grands-parents avant d’affronter seul les difficultés de la vie.

B. Mouhoub

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