Mozart à Vienne, en version ballet khmer

Partager

La chorégraphie est signée de la danseuse cambodgienne Sophiline Cheam Shapiro. « La magie et les transformations propres à cet opéra sont très proches de celles du ballet khmer, et la trame a pour moi des échos dans l’histoire du pays », marquée par le génocide khmer rouge, explique-t-elle à l’AFP.

Créé sous le ors du Schlosstheater de Schönbrunn, l’ancien théâtre privé de l’impératrice Marie-Thérèse, Pamina Devi (La vertueuse Pamina) respecte tous les canons du ballet khmer, tout en restant fidèle aux grandes lignes de l’intrigue de l’opéra de Mozart.

Vingt-trois danseuses aux costumes moulants brodés d’or, gestes à la lenteur savamment étudiée et équilibres graciles, interprètent conformément à la tradition l’ensemble des rôles, y compris masculins.

Le livret est chanté par un choeur et la musique, de style traditionnel khmer, joue un rôle secondaire: « Dans le ballet khmer, la danse a le rôle prédominant », rappelle la chorégraphe.

Issu d’une tradition plusieurs fois centenaire, cet art classé chef d’oeuvre du patrimoine de l’humanité par l’Unesco a failli disparaître après que le régime khmer rouge (1975-79) eut exterminé la quasi-totalité de ses maîtres.

« Une des meilleures façons à mes yeux de le préserver consiste à développer son répertoire pour qu’il ne devienne pas une pièce de musée », estime Sophiline Cheam Shapiro. En 2000 elle a adapté Othello de Shakespeare et partage depuis 1991 sa vie entre le Cambodge et la Californie.

Née en 1967, la chorégraphe fait partie de la première génération de danseuses formées après la chute de Pol Pot à l’Université royale des beaux-arts de Phnom Penh.

Pamina Devi s’inscrit dans le festival New Crowned Hope (Le nouvel espoir couronné) du nom de la loge maçonnique de Mozart, qu’orchestre le metteur en scène américain Peter Sellars en clôture de l’année Mozart.

Donné en Autriche jusqu’au 13 décembre, le ballet doit être joué à Phnom Penh en janvier avant une tournée aux Etats-Unis.

Partager