Le Front des forces socialistes (FFS) ne va pas participer aux prochaines élections sénatoriales prévues pour le 28 du moins en cours. C’est ce qu’a annoncé, hier, Karim Tabou, secrétaire national chargé de la communication au FFS, lors d’une conférence de presse tenue au siège de son parti à Alger. Qualifiant le Sénat de boîte d’enregistrement, M Tabou a indiqué que sa formation refuse de s’associer à cette routine électorale. « Le Sénat est le moyen par lequel le pouvoir stérilise l’exercice politique” dira-t-il et d’ajouter que “notre expérience nous inspire le devoir de témoigner. Nous refusons d’être les complices d’une escroquerie politique. » Plus virulent, le porte-parole du FFS a estimé que la honte a atteint son sommet lors du vote de la loi sur les hydrocarbures et de son contraire. Selon lui, être sénateur, c’est se frotter à la rapine et à la corruption. « Ces députés doivent avoir honte devant le peuple algérien. » a-t-il martelé, affirmant que ces institutions sont cadenassées par le chef de l’Etat, lequel préfère passer des lois par des ordonnances. Le chargé de l’information au FFS est revenu également sur un bon nombre de questions liées à l’actualité nationale. Il est indécent, d’après lui, de s’engager dans une course vers la révision de la Constitution et seul Belkhadem s’agite autour de cette révision. « Il y a un phénomène de reproduction de la crise et du statu quo », a-t-il tranché. Estimant que le pays vit actuellement « une panne de projets et d’idées », M.Tabou a réitéré la revendication immémoriale mais surtout phare du FFS, à savoir un retour sérieux vers une représentation politique et sociale incarnée notamment par l’Assemblée constituante. Interpellé sur le feuilleton de l’exclusion de certains membres du conseil national, le conférencier a vite fait de dire que le FFS est une « maison de verre » et que les divergences sont publiquement étalées. « Ces élus se sont exclus d’eux- mêmes du FFS. Ils ont mené des activités en dehors de la discipline du parti », a-t-il argué. Revenant sur les récentes déclarations du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abou Djerra Soltani, lequel a affirmé être en possession de dossiers sur la corruption de hauts responsables de l’Etat avant de se rétracter par la suite, le porte-voix du plus vieux parti de l’opposition a fait savoir que les propos de ce dernier ont le mérite d’illustrer l’absence de justice, la déliquescence de l’Etat et le fonctionnement maffieux du système. Plus loin, le secrétaire national au FFS, chargé de l’information s’est montré catégorique en soutenant que la dénonciation de la corruption est devenue un slogan électoral et parfois même un moyen de pression pour des repositionnements internes à la coupole du système. « Cette dénonciation consiste à faire croire qu’il y a une liberté de parole et une participation effective des partis politiques à la gestion des affaires du pays (…) Elle vise également à accréditer la thèse que le pays est en train de connaître des reformes et des améliorations allant dans le sens de la bonne gouvernance. » a-t-il analysé. M.Tabou n’est pas allé par quatre chemins pour déclarer que le MSP¨a été incorporé dans les institutions en le faisant frotter aux privilèges que procure le système. Sur un autre chapitre, celui de la situation sécuritaire qui prévaut en Kabylie et l’évolution de l’enquête sur l’assassinat de feu Rabah Aissat, élu et P/APW de la wilaya de Tizi Ouzou, l’orateur dit ne détenir aucune nouvelle mais réitère sa revendication d’une commission d’enquête internationale pour élucider ce crime. « Il y a une stratégie de défigurer politiquement cette région », a-t-il constaté. S’agissant des préparatifs du congrès du FFS, M.Tabou, sans avancer de date précise, a souligné que le parti est actuellement à deux ou trois mois de tenir les travaux de l’audit démocratique avant de passer par la suite à une autre étape, qui est celle d’établir la convention thématique. Une rencontre nationale des élus a été déjà organisée dans le but d’évaluer la proximité des élus auprès de la base. « Le prochain congrès du FFS n’est pas seulement un congrès administratif, mais un congrès du peuple algérien », a-t-il conclu.
Hocine Lamriben