Lorsque Zinedine Zidane est arrivé hier vers 10h à Thénia, une foule nombreuse était déjà rassemblée dans plusieurs endroits. La place publique était bondée de monde. A 300 m de là, se situe l’hôpital de l’ex-Ménerville où la star mondiale était attendue pour l’inauguration d’un lieu de vie pour la mère et l’enfant, en plus d’un centre de prise en charge psychologique des enfants. La banderole accrochée à l’entrée de ces deux institutions sanitaires est significative : “Merci Zizou”.
Dans cette ville où les traces du séisme sont toujours visibles, plus de trois ans après, notamment au niveau de l’avenue principale non encore reconstruite, on ne peut, bien entendu, qu’admirer, ce geste d’un homme de l’hexagone profondément attaché à la terre de ses ancêtres. Versée à la fondation de France, une partie de l’argent récolté suite à un match entre l’équipe des tricolores version 98 et l’OM, aura servi, a-t-on rappelé, au financement de la reconstruction et de l’équipement des deux structures sanitaires sus-mentionnées. La ville toute entière a réservé un accueil chaleureux à Zizou, dans l’ordre, sans bousculade, “pour qu’il garde de nous l’image de citoyens disciplinés”, a-t-on relevé.
En effet, les services d’ordre ont facilement convaincu la foule de se poster à l’entrée de l’institution hospitalière. D’autres groupes de personnes avaient pris position dans différents endroits.
Mais l’on scandait sans cesse “viva Zizou”.
“One too three viva l’Algérie”. Dès qu’elles l’ont aperçu, les nombreuses femmes positionnées aux balcons des immeubles avoisinants prononçaient son nom avec fierté. Même décor que celui constaté, la veille, à Sidi Daoud ou Béni Amrane. Les ruelles de Thénia grouillaient de jeunes brandissant l’emblème national et le poster de Zidane. L’un d’entre-eux a eu ce commentaire : “s’il (Zizou) voit cette avenue principale portant toujours les stigmates du cataclysme, c’est sur qu’il ressentira, lui, du chagrin”.
Décodée cette phrase peut signifier que les autorités locales n’ont encore rien fait pour redonner vie au centre -ville.
Vers 11h, les enfants de la pouponnière du chef-lieu de wilaya de Boumerdès partageront eux – aussi des instants de joie avec cette institution pour ces petits en détresse – abandonnés dès leur naissance – Zizou disputera durant quelques minutes une partie de football avec une ribambelle d’enfants. Par ce geste, il aura encore une fois démontré l’attachement qu’il accorde à la petite enfance, sa nécessaire éducation en lui prodiguant les bons exemples pour bâtir un monde de paix et de sérénité. Timide et réservé, il demandera – comme lors de son escale dans l’hôpital de Thénia – des explications sur le fonctionnement de cette structure pour enfants en détresse. L’un de ses frères, qui l’accompagnait hier en plus de ses parents et d’autres responsables locaux a cherché à savoir pourquoi, à la cité Frantz-Fanon (800 logements) certains immeubles contrairement à d’autres se sont effondrées contrairement à d’autres. Zidane et la délégation officielle qui l’accompagnait ont quitté le chef d’exécutif de wilaya, au début d’après-midi, après un déjeuner offert en leur honneur.
Salim Haddou