Le SMIG à l’ordre du jour

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Trois grands dossiers seront à l’ordre du jour de la rencontre tripartite qui réunira aujourd’hui la chefferie du gouvernement, les organisations patronales et les dirigeants de la centrale syndicale. Il s’agit de l’épineux article 87-bis de la loi 90-11 relatif au Salaire national minimum garanti (SNMG), au code du travail, et enfin au pacte économique et sociale. Des commissions de travail seront mises en place à la même occasion, qui, faut-il le rappeler, s’inscrit dans le cadre de la décision ayant découlé de la dernière tripartite tenue le 3 et le 4 mars et dans laquelle les trois parties concernées se sont résolues à organiser une réunion chaque mois afin d’évaluer les travaux des commissions. Cette rencontre est donc la première du genre. Mieux encore, elle est la plus importante dans la mesure où elle traitera les questions qui se situent au centre des préoccupations des travailleurs. L’article 87-bis qui a constitué depuis l’amorce des négociations entre la chefferie du gouvernement et l’UGTA la pomme de discorde sera, derechef, remis sur le tapis. Même si les dirigeants du pays ont clairement et explicitement exprimé leur position par rapport à la suppression de ce dit article, une revendication majeure de l’UGTA, les responsables de cette dernière semble déterminés à continuer leurs parcours de combattant jusqu’à obtention des gains de cause. La suppression de cet article constitue la pierre angulaire de leur plate-forme de revendications. Mais que feront-ils ? Avec sa récidive, peut-on comprendre que l’UGTA a une stratégie susceptible de faire revenir la chefferie du gouvernement sur sa décision ? Ou va-t-elle une fois encore prêcher dans le désert ? La tâche est loin d’être facile. Rappelons que lors de la dernière tripartite, les décideurs du pays ont coupé court à tout espoir de voir l’article en question supprimé. Il n’ y aura pas de changement pour le SNMG, ont –ils mentionné dans le document final ayant découlé de la rencontre. Ce dossier a d’ ailleurs été la fausse note sur laquelle les parties concernées ont buté, et ce, au grand dame des travailleurs qui espéraient voire leur SNMG revalorisé. En vain. La chefferie du gouvernement a, dès lors, décidé de maintenir l’article 87-bis tel qu’il est en argumentant que si abrogation il y a, l’impact sera très lourd sur l’économie nationale. « Les effets induits seront une dépense supplémentaire de l’ordre de 500 milliards de dinars soit un doublement de la masse salariale de la Fonction publique », peut-on également lire sur le dit document. Continuant sur la même lancée, la chefferie du gouvernement a estimé que l’incident coûterait pour le secteur économique public une enveloppe annuelle de 40 milliards de dinars. Ce qui fait que, toujours d’après la même source, 70% des EPE seraient menées à la faillite immédiate. Ce sont là les arguments que la chefferie du gouvernement a avancé. M. Taïb Louh, ministre du Travail, lors d’une de ses sorties médiatiques, a jugé que cette décision ne signifie guère un échec pour les travailleurs. Au contraire, c’est « une décision sage prise après concertation et surtout après évaluation des répercussions financières sur les entreprises », a –t-il estimé. Ceci renseigne sur le fait que le gouvernement, même s’il a décidé de mettre en place un groupe de travail qui se penchera sur l’étude de cet article, ne fera pas marche arrière. Autrement dit, l’exécutif va s’arc-bouter sur sa position.Pacte économique et social : la signature est prévue pour septembre Lors de la réunion d’aujourd’hui, les trois parties en concertation s’attelleront également sur la mise en place d’un groupe de travail qui se chargera d’élaborer ce qu’on appelle communément : le pacte économique et social. M. Naït Abdelaziz de la confédération nationale du patronat, contacté par nos soins, a souligné qu’au cours de cette rencontre, les participants auront à fixer les contours de ce pacte. « Chacune des parties aura à faire ses propositions », a-t-il dit. L’UGTA, rappelons-le également, par la voix de son SG, M Sidi Saïd, s’est dite disponible d’accompagner ce processus aux cotés du patronat. « Nous avons aucun complexe à accompagner le patronat à condition qu’il y ait une équité dans la distribution des richesses », avait déclaré M. Sidi Saïd. Pour ce qui est du code de travail, inscrit également au menu, les trois partenaires sociaux auront à étudier la révision de ce texte.

Wassila Ould Hamouda

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