« L’Etat est résolu à contrôler rigoureusement la filière des déchets ferreux et non ferreux en raison des effets néfastes que ces exportations ont eu sur l’économie nationale ». C’est ce qu’a déclaré le ministre du commerce samedi soir lors de son passage sur le Forum de l’Entv. El Hachemi Djaâboub a d’ailleurs trouve la décision prise par le gouvernement d’interdire l’exportation des déchets ferreux de “bonne”. « L’interdiction d’exporter les déchets ferreux et une bonne décision gouvernementale à laquelle le ministère du commerce adhère totalement ». L’invité de la télévision nationale n’a pas mâché ses mots pour indiquer que les « pseudo-exportateurs » s’adonnaient à de véritables vols et recels de fer et de cuivre. « Une soixantaine d’exportateurs sont déjà sur la sellette », a-t-il soutenu. Pour étayer ses propos, il a tenu à citer les entreprises qui en ont fait les frais. « La SNTF a été délestée au cours de 2006 de 150 Km de voies ferrées, Sonelgaz a quant à elle déploré le vol de 250 km de câble de cuivre ». Le premier responsable du commerce dans notre pays n’a pas omis de signaler qu’il existe d’autres secteurs tels que les travaux publics lesquels dans certains quartiers, sont également victimes de ces vols. Le ministre a souligné que les déchets ferreux exportés étaient ensuite réimports sous forme de rond à béton, cornières… Comme solution finale, l’hôte de l’Entv a préconisé la création d’usines en Algérie destinées à traiter ces déchets. Cette dernière selon Djaâboub, est à l’étude au niveau du gouvernement. En somme, le chargé du commerce au sein du gouvernement a dit que l’état est pour la promotion des exportations hors hydrocarbures. « Nous sommes pour la promotion des exportations hors hydrocarbures, qui est notre credo, mais gare à la mauvaise foi et aux pratiques frauduleuses, l’Etat sévira ». Le ministère du commerce, selon son premier responsable, fait d’énormes efforts pour enrayer les trafics et les pratiques frauduleuses, sous toutes leurs formes, que ce soit la contrebande de produits subventionnés, tels l’essence et le lait aux frontières ou la contrefaçon au niveau local, ou encore, le phénomène des marcés informels en voie d’éradication. S’agissant de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, M. Djaâboub a déclaré qu’il reste treize points à négocier principalement avec les Etats-Unis et l’UE. Qualifiés selon le ministre de partenaires » les plus coriaces « . » Les négociations avec l’UE butent actuellement sur l’ouverture des services » s’est-il contenté de répondre.
Des offices étatiques pour la régulation des prix de la pomme de terre
La dernière hausse des prix enregistrée récemment sur la pomme de terre, imputée d’ailleurs au ministère du commerce, a été aussi évoquée lors de son passage à l’unique. En effet,
M. Djaâboub a plaidé pour la possibilité de créer des offices étatiques pour réguler les prix comme cela se fait actuellement avec l’OAIC, qui garantit le prix stable de la farine. Dans son optique, » les futurs offices inonderaient le marché par des importations dans le cas ou un produit, comme la pomme de terre dernièrement, venait à manquer » a-t-il soutenu. Pour M. Djaâboub, ce serait un outil de régulation aux mains de l’Etat qui, aurait ainsi la possibilité de donner un équilibre du marché en faisant actionner le levier offre demande.
Une saine concurrence au sein du marché d’automobile
Concernant les concessionnaires automobiles, M. Djaâboub s’est félicité d’abord de la décision de cesser toutes importations de véhicules d’occasion, ainsi que de la « maturité » qui prévaut au sein de la corporation dans notre pays. Hormis un seul qui ferait, selon le ministre l’objet de nombreuses plaintes d’escroquerie, adressées en la circonstance à son département par les citoyens. Ce dernier aurait commercialisé de « faux véhicules » asiatiques. Sinon, l’invité du samedi soir, a précisé que le marche de l’automobile en Algérie, a été marqué ces dernières années par une « saine concurrence » qui profite aux clients algériens, avec la fameuse garantie, qui dépasse parfois 1 année, proposée par les concessionnaires. Cerise sur le gâteau, Djaâboub a signalé que cette situation va encore s’améliorer avec la décision des pouvoirs publics de discipliner davantage le secteur avec l’adhésion exprimée des concessionnaires. Le ministre du commerce, a profité de son passage à la télévision pour lancer un appel aux commerçants notamment les boulangers, à travailler les deux jours de fête, pour assurer un service minimum, quoique la majorité d’entre eux, selon Djaâboub, viennent de l’extérieur de la capitale. Enfin, le ministre a donné quelques chiffres concernant son secteur pour affirmer qu’il y a en Algérie 1 086 000 commerçants dont 4.200 étrangers. Parmi les commerçants étrangers exerçant en Algérie, 700 sont tunisiens, 548 Syriens, 264 égyptiens, 144 Libanais, 450 Français, 420 chinois, 127 italiens.
Salah Benreguia
